Guinée
: l'opposition ignore l'appel au dialogue du pouvoir
Alors
qu'Alpha Condé avait ouvert la porte au dialogue au sujet du calendrier
électoral contesté, les chefs de l'opposition dénoncent une "opération de
communication" de la présidence guinénenne.
Entre les
deux parties, le dialogue semble impossible. L'opposition guinéenne a dit
mardi ne voir "aucune avancée" dans les instructions données par le
président Alpha Condé pour entamer un dialogue sur le calendrier électoral contesté.
Alpha Condé
a demandé lundi, dans une lettre publique au chef du gouvernement Mohamed Saïd
Fofana, d'ouvrir un dialogue avec l'opposition et la majorité. Cette mission,
confiée au ministre de la Justice et au secrétaire général de la présidence, a
pour but de "favoriser l'organisation des élections présidentielle et
communales transparentes et équitables".
Ce dialogue
viserait notamment à garantir que "les organes non élus et collectivités
locales" ne constituent "ni un frein à la transparence, ni un
handicap à l'équité du processus électoral". À l'issue de son entrevue avec le président, le 20 mai, le
chef de file de l'opposition, Cellou Dalein Diallo, s'était dit
"déçu" qu'Alpha Condé se soit, selon lui, contenté de l'écouter.
Bras de fer
"Si
dans ce courrier adressé au Premier ministre et à deux ministres de son
gouvernement, il avait donné un calendrier possible de rencontre et avait
déterminé l'ordre du jour sur lequel nous discutons depuis plus de six mois
avec le ministre chargé de la Justice, encore on aurait parlé d'une petite
avancée", a réagi le porte-parole de l'opposition, Aboubacar Sylla.
"C'est
un non-évènement et c'est encore une autre opération de communication destinée
à faire passer Alpha Condé pour un homme de dialogue, destinée à le dédouaner
complètement en ce qui concerne les crises futures", a estimé le
porte-parole de l'opposition. Celle-ci doit se réunir mardi pour en débattre,
a-t-il par ailleurs annoncé.
Cette
annonce intervient après deux mois de bras de fer entre pouvoir et opposition,
alors que de violentes manifestations ont fait plusieurs
morts et des dizaines de blessés à Conakry et dans plusieurs villes de
province.
Dans une interview au début du mois à Jeune Afrique,
le président guinéen avait totalement exclu une modification du calendrier
électoral. Mais il s'était ouvert à la discussion pour garantir la
non-ingérence des exécutifs locaux dans la présidentielle.
Que demande l'opposition ?
L'opposition
exige l'annulation du calendrier électoral qui renvoie le scrutin local à 2016,
après la présidentielle, dont le premier tour a été fixé au 11 octobre.
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