Cellou
Dalein Diallo doit dorénavant faire face à plusieurs fronts s’il veut garder le
cap, à la tête de l’Union des forces démocratiques de Guinée. Car, en plus des
critiques acerbes émanant de son premier vice-président Amadou Oury Bah, qui
n’a toujours pas digéré la défaite de son parti au scrutin présidentiel du 11 octobre,
la mouvance serait, elle aussi en train de travailler en sous-main, pour «
déstabiliser » sans doute la base électorale du chef de l’opposition, en
coptant des sages et des jeunes gens vivant le long de l’axe Hamdallaye-Bambéto
et même au Fouta Djallon.
Cellou
Dalein Diallo jure de ne pas reconnaître les résultats du scrutin du 11
octobre, contrairement à 2010, où il avait fait contre mauvaise fortune bon
cœur, en acceptant de se plier au verdict des urnes. Alors qu’il se sentait
dans la peau du vainqueur. Cette fois c’est « non et non». Le candidat de
l’UFDG très amer, a déclaré devant une foule de militants réunie au lendemain
des résultats provisoires : « Alpha Condé pense nous avoir vaincus. Mais il se
trompe. Nous sommes déterminés plus qu’hier à combattre la dictature et à
lutter pour instaurer la démocratie en Guinée. »
Le chef de
l’opposition va ensuite lancer ces mots en guise de promesse à ses militants :
« on nous a volé notre victoire, mais la chose volée sera récupérée, je vous
l’assure. Ce n’est pas parce que nous avons reculé, mais le combat actuel doit
être mieux organisé et structuré. »
Comme
réconfort moral, Dalein a bénéficié du soutien de la Coordination des neuf
fédérations UFDG-Europe. Cette Coordination, dans un communiqué publié après
les résultats, dit avoir suivi « avec beaucoup d’attention l’évolution du
processus électoral en date du 11 octobre 2015 en Guinée et qui a donné lieu à
la réélection d’Alpha Condé ».
La
Coordination relève le cas « d’innombrables irrégularités et insuffisances
soulevées en amont lors de la session de révision et d’enrôlement des Guinéens,
jusqu’aux dysfonctionnements observés le jour du scrutin ».
Face à tous
ces manquements, elle déclare que Cellou Dalein Diallo n’a pas démérité dans la
bataille pour la promotion du projet de société de l’UFDG et pour la conquête
de l’électorat guinéen. Ce qui lui vaut toute la confiance de cette
Coordination, qui se dit prête « à l’accompagner dans la justesse de son combat
pour l’instauration de la démocratie en République de Guinée dans la sauvegarde
de la paix et la cohésion nationale ».
Mais Bah
Oury, vice-président du parti, en exil en France, tout comme Lamine Diallo,
représentant du parti en Allemagne, ne voient pas les choses sous ce prisme-là.
Eux réclament des assises, en vue de tirer les leçons des deux échecs du
candidat du parti aux scrutins présidentiels. Le sujet fait polémique et risque
de diviser les membres du parti en deux camps. Même si Bah Oury rassure que le
linge sale sera lavé au sein de la famille UFDG.
Comme si
cette levée de boucliers ne suffisait pas, des soi-disant jeunes de l’axe
Hamadallaye-Kagbelen viennent de décerner un « satisfécit » au colonel
Ansoumane Camara dit Bafoe, l’un des officiers de police les plus « hostiles »
à Cellou Dalein Diallo. Les deux hommes sont d’ailleurs en justice, suite à une
plainte déposée auprès des autorités judiciaires par l’opposant pour «
séquestration ».
Quand on
connaît les rapports paternalistes qui unissent Dalein à la jeunesse de cet
axe, il y a lieu de se demander si cette démarche ne serait pas une manœuvre du
pouvoir, en vue d’affaiblir le président de l’UFDG et de l’humilier en sus.
A l’allure
où vont les choses, Dalein doit savoir qu’aucun cadeau ne lui sera fait par
ceux qui veulent se payer sa « tête ». A lui d’adapter sa stratégie à la
nouvelle donne, en étant plus futé et pugnace.
Aliou Sow, in L’indépendant
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