Le Journal L'INDEXEUR

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mercredi 4 novembre 2015

Faya Millimono tire à boulets rouges sur la Cour constitutionnelle, menace de saisir celle de la CEDEAO

Le 31 octobre, la Cour Constitutionnelle a rendu publics les résultats définitifs de l'élection présidentielle guinéenne. Trois partis politiques (BL, GRUP et Pedn) avaient déposé des requêtes à la Cour constitutionnelle suite aux irrégularités constatées lors du scrutin. Ils ont tous été déboutés non sur la forme mais sur le fond. Comment le Dr Faya Millimono juge-t-il le rejet de sa requête?
Le candidat du Bloc Libéral n'est pas content de l'arrêt rendu par la Cour constitutionnelle proclamant le candidat du pouvoir Alpha Condé, réélu pour un mandat de cinq ans. C'est du moins ce qu'il a laissé entendre ce mardi lors d'une conférence de presse tenue à Conakry. "...En analysant le contenu de l’arrêt, on peut aisément relever certaines défaillances de jugement. Prenons la contradiction apportée par le BL en termes de différence de chiffre. En effet, la Cour reconnaît une différence de 20 voix et déclare que cela est mineur et n’a pas d’incidence. Cependant, la Cour fait sciemment d’ignorer qu’une différence d’une seule et unique voix peut ou pas élire un président de la République à plus forte raisons 2O voix", fait remarquer le leader du BL.
Il enfonce le clou: "...la Cour a fait quelque chose de plus grave. En effet, relativement au vote sans enveloppe, la cour se fourvoie. Son arrêt est inique et unique en la matière dans la mesure où l'article 67 qui sert de base juridique à sa décision a déjà fait l'objet de modification en 2013. L 'article 81 qui est en vigueur sur la question n'a pas été mentionné par l'arrêt en cause. Pourtant, cet article dispose clairement que ["sont considérés comme votes nuls l'enveloppe sans le bulletin et le bulletin sans enveloppe."]
Le candidat du BL poursuit son raisonnement: "La disposition de l'article 67 du code électoral qui rend facultative l'utilisation de l'enveloppe en cas de bulletin unique n'est plus dans l'ordonnancement juridique de la République de Guinée. Ce qui est très grave pour notre pays, lorsque c'est une cour constitutionnelle qui agit ainsi, car elle seule statue en Guinée sur la constitutionnalité de la loi avant sa promulgation (voir les articles 18 et suivants de la loi 06 sur la cour) et que ses décisions sont "sans recours".
Mieux, pour tenter de motiver sa décision, la Cour fait état de l'état de nécessité pour justifier le vote sans enveloppe. De quel état de nécessité s'agit-il face à une loi qui est claire. À partir du moment où elle s'est focalisée sur un texte inapplicable, elle n'avait plus à motiver autrement sa décision. Il en est de même de sa décision de faire appelle à un principe général (qui peut le plus peut le moins) alors qu'il suffisait de dire la loi, qui est claire en la matière".
Des contrevérités de la Cour constitutionnelle...
S'il y a bien un leader qui n'est pas d'accord avec le verdict de la Cour constitutionnelle, c'est le Dr Faya Millimono. Il accuse cette dernière de dire des contrevérités. "En effet, explique-t-il, les bulletins déterrés à Gne étaient bel et bien cochés. Voici quel était le résultat de ces bulletins déterrés: Alpha Conde = 0, Papa Koly Kourouma = 5, Sidya Touré = 1, Mamadou Cellou Dalein Diallo = 90, Faya Lansana Millimouno = 5, Georges Gandhi Faraquet Tounkara = 0, Marie Madeleine Dioubate = 0, Lansana Kouyate = 0, bulletin nul = 1". Pour corroborer avec ce qu'il dit, l'ancien directeur de campagne d'Abé Sylla aindiqué aussi qu'"il en est de même de la situation de la circonscription de N'Zerekore par rapport à laquelle nous maintenons que c'est effectivement 470 bureaux de vote qui ont été pris en compte dans la centralisation au lieu de 477 comme arrêté par la Cour".
Pour lui, "la Cour a manqué à son devoir de dire le droit. Mais fidèles à nos convictions républicaines, nous prenons acte de l'Arrêt de la Cour Constitutionnelle". Même si le BL ne reconnaît toujours pas "les résultats de cette mascarade" et compte "recourir a la Cour de Justice de la CEDEAO".
Pour rappel, Faya Millimono a été crédité de 54 718 voix soit 1,39% selon les résultats proclamés par la Cour Constitutionnelle.

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