Le procès de six anciens responsables militaires guinéens pour manquements
lors d'une attaque contre le domicile du président Alpha Condé s'est ouvert
mercredi en présence des ministres de la Justice Cheick Sako et de la Défense
Abdoul Kabélè Camara.
Au banc des accusés figurent le général Nouhou Thiam, chef d’état-major des
armées sous le régime de transition militaire dirigé par le général Sékouba
Konaté (2010), ainsi que l’ancien préfet de Dubréka, le lieutenant-colonel
Mamadouba Bondabon Camara, a constaté un correspondant de l'AFP.
Le général Thiam est poursuivi pour "désertion" car il n'était
pas à son poste au moment des faits et ses coprévenus pour "violation de
consignes" dans le cadre de la discipline militaire.
Au cours d'une allocution dans la salle d'audience de la Cour d'appel de
Conakry, le garde des Sceaux a souhaité un procès exemplaire dans un pays qui
veut tourner la page des interventions de l'armée sur la scène politique.
"La justice a besoin de la force pour son application et la force a
besoin de la justice pour sa justification", a souligné M. Sako.
Si ce n'est pas le cas, "c'est le règne de l'arbitraire, de
l'injustice, de la violence, de la criminalité et de l'impunité comme le laisse
apparaître le passé récent de notre pays", a-t-il affirmé.
Les prévenus, arrêtés en juillet 2011, ont été renvoyés devant un tribunal
militaire qui a dû être créé par la suite.
Selon le Code pénal, les déserteurs encourent de 3 mois à 2 ans de prison
ferme alors que la violation des consignes est punie par 2 à 6 mois de prison
ferme.
Les principaux responsables, le commandant Alpha Oumar Diallo - présenté
comme le cerveau de l'attaque - ainsi que l'officier Jean Guilavogui - ont déjà
été condamnés en juillet 2013 à la réclusion à perpétuité, huit autres accusés
écopant de 2 à 15 ans de prison.
Dix-sept des accusés, civils et militaires, ont été relaxés.
Le 19 juillet 2011, le domicile privé du président avait été attaqué de
nuit par des inconnus, huit mois après l'élection de M. Condé. Le gouvernement
avait annoncé qu'Alpha Condé et sa famille s'en étaient sorti "sains et
saufs" mais qu'un membre de la garde présidentielle avait été tué.
Alpha Condé avait considéré l'attaque comme une "tentative
d'assassinat", mettant en cause un responsable du parti de son principal
opposant, Cellou Dalein Diallo, ainsi qu'un ex-ministre et un homme d'affaires
proches du général Konaté.
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