Le Journal L'INDEXEUR

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dimanche 28 février 2016

CENI guinéenne: en panne de stratégies ?

En Guinée, on a la fâcheuse tendance à ne pas tirer les leçons du passé. Ce qui en résulte, c’est que les Guinéens sont toujours dans une posture de règlement de situations conflictuelles, particulièrement au sein de la classe politique. Malgré tous les enseignements dont la CENI (commission électorale nationale Indépendante) a pu s’imprégner, avec l’organisation de trois échéances électorales majeures, avec notamment deux présidentielles, marquées de beaucoup d’insuffisances comme le témoignent les rapports d’observation internationaux.
La réalité est que la Ceni guinéenne est en manque perpétuel de stratégies et, est toujours confrontée de façon systématique à un contretemps et à des contraintes opérationnelles.
La CENI est-elle exempte de critiques ?
La question n’est pas de s’aligner pour ou contre les propositions faites par la Commission électorale nationale indépendante, mais de tirer les conclusions de ses six années de gestion des processus électoraux en Guinée. Et de ce point de vue, le bilan est loin d’être reluisant, même si les observateurs électoraux se sont toujours accordés en langage diplomatique, pour dire que « les dysfonctionnements observés ne sont pas de nature à remettre en question la régularité du scrutin ».
Il est tout aussi important de noter que les nombreuses irrégularités égrenées par ces missions d’observation estrangères sont cependant de nature, le plus souvent à empêcher le citoyen d’exprimer sa voix ; ce qui constitue en soi un échec pour une institution chargée d’organiser une élection. Car le but c’est de permettre à chaque citoyen de voter dans un esprit de consultation démocratique.
Les accords du 20 Août dernier, arrachés après d’âpres négociations alors que l’opposition tenait coûte que coûte à la tenue des communales avant la présidentielle, stipulaient que les élections locales se tiendraient au premier trimestre de l’année en cours. Comme toujours, la Ceni a trouvé le moyen de repousser pour une énième fois la date d’une élection, la ramenant au mois de juin pour, selon elle, des raisons de préparation.
Pourtant, cela laissait assez de temps (sept mois) à la Ceni pour organiser les locales en tenant en compte que les jalons avaient été posés dans ce sens. Mais non, Elle ne s’est pas limitée là, tandis que la classe politique était dans l’esprit de la tenue des élections locales pour le mois de juin, la Ceni annonce à la suite de sa retraite de Kindia, que les communales ne pourraient se tenir qu’au dernier trimestre de l’année, probablement au mois d’octobre!
Doit t-on continuer à voire dans l’attitude de la Ceni, un souci de bonne organisation, ou le symbole d’une incompétence et d’un amateurisme qui perdurent de façon répétitive ? En tout état de cause, les élections ont toujours été reportées par cette Ceni, depuis sa mise en place. Mais en réalité, cela n’a jamais empêché les graves dysfonctionnements observés à chaque fois. Les rapports d’observation lors des deux dernières échéances en font suffisamment foi. Malgré tout, la Commission électorale continue à montrer ses limites, son inconséquence, voire le signe d’une éventuelle connivence avec le pouvoir, comme le pense l’opposition, dans la gestion des processus électoraux en Guinée.
A qui la responsabilité ?
Elle est partagée par l’ensemble de la classe politique, qui s’est accordée, à cause du déficit de confiance, à ce qu’il soit mis en place une Ceni, composée non de techniciens spécialistes en matière électorale, mais des politiciens issus des différents partis politique, qui ne maitrisent pas forcément les contours de l’organisation de consultations électorales.
Mais pire au lieu de se départir de leurs manteaux partisans pour s’investir pleinement dans la réussite de l’organisation des élections, chacun à chercher à prêcher pour sa paroisse. Au final, la Commission électorale est devenue une institution où règne la suspicion et où les commissaires se sont transformés en mercenaires au compte de leurs partis politiques. Chacun cherchant à poser des actes pour avantager sa formation politique lors des élections.

Bref, il est temps de réformer la version actuelle de la Ceni qui, en attendant, surfe sur son prétexte favori de raison de « contraintes juridiques, logistiques et financières » pour masquer une réalité qui saute aux yeux : son incapacité dans sa forme et les conditions actuelles a affirmer sa neutralite objective.
SOURCE : GCI 

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