Pour la répression, le prévenu est sommé de payer
une amende de 90.000 GNF et sur l’action civile au paiement de 50.000.000 GNF à
l’Etat Guinéen à titre de dommages et intérêts.
L’affaire remonte au jeudi 26 juillet 2018 où M.
Mamoudou Diabaté a été identifié et localisé comme étant un trafiquant de
trophées d’espèces animales intégralement protégées dans la ville de Kankan en
Haute Guinée.
Les autorités en charge des
Eaux et Forêts en collaboration avec la gendarmerie et l’appui technique de
GALF (Guinée Application de la Loi Faunique) ont procédé à l’interpellation de
M. Diabaté en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation
d’une peau entière de panthère.
La panthère est une espèce
animale intégralement protégée par le code de protection de la faune sauvage et
réglementation de la chasse au niveau national. A l’international, elle est
aussi classée dans l’annexe 1 dite ‘’ Espèces animales intégralement protégées
‘’ de la CITES (convention internationale sur le commerce des espèces de faune
et de la flore sauvage menacées d’extinction).
A signaler que la panthère
figure sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation
de la nature)
Après avoir été entendu sur
procès-verbal dans les locaux de la Section Eaux et Forêts de Kankan, Mamoudou
Diabaté a été déféré devant le parquet du tribunal où il sera par la suite
placé sous mandat de dépôt à la prison civile de Kankan. Ainsi, le mercredi 08
août 2018, le tribunal après en avoir délibéré, statuant publiquement et
contradictoirement, condamne le prévenu au paiement d’une amende de 90.000 GNF.
Sur l’action civile, il est
condamné au paiement d’une somme de 50.000.000 GNF (cinquante millions de
francs guinéens) à titre de dommages et intérêts à l’Etat Guinéen via le
Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts.
Si cette condamnation
pécuniaire est juste aux yeux des hommes en robe, elle est par contre non dissuasive
de la part de certains agents conservateurs estimant que la peine
d’emprisonnement ferme était meilleure dans ce cas d’espèce.
‘’ Cette peine pécuniaire
n’a pas sa raison d’être dans le cas présent. Elle devrait être une peine
d’emprisonnement ferme voire même un peu ragaillardie. Sinon ça ne passe pas’’
a laissé entendre le commandant Lancinet Faro, coordonnateur régional des
conservateurs de Kankan.
De son côté, le colonel
Layaly Camara, Directeur National des Eaux et Forêts se dit optimiste en attendant
la promulgation du nouveau code ayant revu à la hausse des
peines : « Dans tous les cas, restons calme parce que sous peu
de temps le nouveau code va rentrer en vigueur. Je crois qu’à ce niveau, nous
serons plus fermes. »
Selon un autre conservateur
ayant requis l’anonymat, le tribunal de Kankan devrait en principe infliger une
peine d’emprisonnement ferme à ce trafiquant faunique. Car, poursuit-il, il
devrait servir d’exemple parmi ces nombreux chasseurs traditionnels qui en font
fièrement de trophées de chasse, en toute violation des lois de la République.
Pour mémoire, il faut
signaler que de telles pratiques ont dangereusement altéré l’image du pays à
l’échelle internationale et cela a eu pour conséquence, la sanction de la
Guinée auprès de la CITES. Ainsi, la Justice guinéenne dans son ensemble
devrait infliger des peines d’emprisonnement ferme aux trafiquants de faune et
de la flore sauvage.
Car la protection de
l’Environnement est de nos jours une préoccupation mondiale. Pour lutter
efficacement contre le trafic international de faune, la loi devrait être
durcie dans son ensemble.
Il faut rappeler que le
trafic d’espèces est un crime organisé transnational. Il représente le 5ème
commerce illégal le plus important au monde amassant plus de 20 milliards de
dollars chaque année.
Fatou
Kourouma
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