Le gouvernement guinéen veut reprendre la main sur un secteur devenu incontrôlable : celui des motos-taxis, aujourd’hui au cœur des préoccupations sécuritaires. À l’origine de nombreux accidents, ces engins sont désormais dans le viseur du ministre des Transports, Ousmane Gaoual Diallo, qui promet une réforme profonde et des mesures drastiques pour réduire les drames routiers.
Selon les chiffres de l’Agence guinéenne de la sécurité routière (Aguiser), plus de 1 500 accidents ont été recensés sur les routes du pays depuis le début de l’année. Des statistiques alarmantes qui traduisent une insécurité routière chronique, notamment dans les grandes agglomérations où la circulation anarchique des motos-taxis échappe à tout contrôle.
Réuni avec les cadres de son département, des représentants syndicaux et des acteurs du transport, le ministre a insisté sur la nécessité d’agir rapidement et efficacement pour inverser la tendance.
« Il est urgent que nous prenions des mesures vigoureuses pour faire face à ce fléau. La sensibilisation est indispensable du point de vue pédagogique, car l’État ne peut pas agir que par la brutalité.
Mais la loi, elle, est stricte parce qu’elle s’applique de manière impersonnelle. Nous allons prendre des mesures très rapidement pour interdire les motos-taxis qui ne seront pas conformes à la réglementation », a déclaré Ousmane Gaoual Diallo.
Pour le ministre, la responsabilité humaine reste au cœur du problème.
« Il est important que les gens comprennent qu’ils n’ont pas le droit de mettre en danger leur propre vie. Ce n’est pas seulement le véhicule qui tue, c’est l’être humain. Mais les véhicules peuvent aussi contribuer à cela », a-t-il ajouté, rappelant que l’indiscipline et la négligence technique sont souvent à l’origine des accidents mortels.
Le ministre a également mis l’accent sur le renforcement du contrôle technique et mécanique des véhicules, souvent négligé en Guinée.
« L’absence de contrôle technique, l’absence de surveillance des défaillances mécaniques, que ce soit lors de la construction ou de l’entretien, peut également être des facteurs qui conduisent à des accidents graves. Nous veillerons à ce que tout cela fonctionne », a-t-il promis.
Cette annonce marque un tournant décisif dans la politique de sécurité routière du gouvernement. En plus des sanctions prévues contre les motos-taxis non conformes, une vaste campagne nationale de sensibilisation sera lancée dans les prochains jours pour rappeler aux conducteurs les règles élémentaires du code de la route, l’obligation d’entretien des véhicules et le respect des normes de sécurité.
Pour Ousmane Gaoual Diallo, la réussite de cette démarche dépendra de la collaboration entre les autorités, les syndicats et les usagers eux-mêmes. Car au-delà des réformes administratives, c’est tout un changement de mentalité que le ministre appelle de ses vœux : une culture de la prudence et du civisme sur les routes guinéennes.
Rédaction







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