Le Journal L'INDEXEUR

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mardi 18 août 2015

Présidentielles du 11 octobre : « Une caution salée », selon Faya Milimono

Dans un communiqué publié récemment, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a fixé la caution de candidature pour l’élection présidentielle du 11 octobre prochain à huit cent millions de francs guinéens (800.000.000 GNF), soit le double de celle de 2010 (quatre cent millions).
Pour le président du Bloc Liberal, cette décision de la CENI est contreproductive ou du moins « un assaut contre l’ambition légitime du peuple de Guinée de démocratiser la Guinée et de construire un Etat de Droit ».
« Il faut rappeler que pendant tout le temps que le général Lansana Conté est resté au pouvoir, la caution pour une élection si j’ai bonne mémoire n’a jamais dépassé les 50 millions. En 2010, nous étions dans une situation d’exception. Et lorsque la caution  a été fixée à  400 millions, le premier candidat a dénoncé ; cela fut l’actuel président qui a trouvé que c’était exorbitant et que c’était de nature à décourager des candidatures et donc une manière de censurer le peuple. Aujourd’hui il, est président, nous sommes convaincus que la CENI étant dans sa poche, ne peut pas prendre la décision de fixer la caution à 800 millions sans que lui, ne soit au courant », a indiqué Dr Faya dans un entretien accordé à notre rédaction.
Poursuivant, il se dit être choqué par les arguments avancés par le porte-parole de l’institution électorale au cours d’un point de presse à la Maison de la Presse, à Conakry.
« Quand j’ai écouté le porte parole de la CENI, il dit clairement qu’ils ont augmenté la caution à 800 millions pour empêcher que n’importe qui soit candidat. Je ne sais pas qui on appelle n’importe qui ? C’est dangereux de raisonner de cette façon dans une République. Deuxièmement, il dit que c’est en comparaison avec la situation d’ailleurs comme au Sénégal. Je rappelle aux Guinéens que le salaire minimum pour ceux qui travaillent en République de Guinée, qui constituent donc nos militants et qui contribuent pour la vie de notre parti, c’est quatre quarante mille francs guinéens (440.000 GNF). Ça ne fait même pas le transport de beaucoup pour se rendre au travail. Mieux, quand on compare la Guinée au Sénégal pour dire que ce dernier a fixé tel montant, il faut rappeler aux gens que le budget du Sénégal est trois fois le budget de la Guinée. Donc cette comparaison ne tient pas. Au BL, nous disons que la Guinée est en train de se distancer des valeurs », a-t-il précisé avant de dire qu’on est en train de faire de la compétition électorale au plus haut niveau dans notre pays, une affaire de vendeurs de drogue.
« A l’allure où vont les choses, il faut être un narcotrafiquant ou il faut avoir dévalisé l’Etat pour être capable d’être candidat. Et je ne crois pas que tous ceux qui ont perdu la vie depuis que ce pays est indépendant pour affirmer des valeurs de démocratie, de droits de l’Homme qu’on aurait fait justice à ceux-là. La Guinée est en train de s’éloigner et dangereusement des valeurs », a conclu Dr Faya Millimouno.
Dans un décret rendu public en début de semaine dernière, le président Alpha Condé a confirmé la date du dimanche 11 octobre 2015 pour le premier tour de l’élection présidentielle dont la caution de participation a été par ailleurs fixée à 800 millions de francs guinéens par la CENI.

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