« Les
accidents causés ne sont pas souvent dû à l’incompétence des chauffeurs des
gros porteurs, c’est plutôt dû à l’indiscipline totale de la circulation
guinéenne »
Le
Secrétaire Général du Syndicat des Transporteurs du Terminal à Conteneur,
Toumany Traoré a accordé, ce vendredi 26, mai 2017, une interview exclusive à
votre journal L’indexeur sur des difficultés que rencontrent les chauffeurs des
gros porteurs et la nouvelle décision prise par le directeur de la police
routière. Lisez l’intégralité de cette interview….
L’indexeur :
Bonjour Monsieur, Présentez-vous s’il vous plait ?
Monsieur
Traoré :
Je me nomme Traoré Toumany, Secrétaire Général du Syndicat des Transporteurs du
Terminal à Conteneur.
Parlez-nous
de votre structure ?
En un mot,notre structure vient de naitre. Avant
cette structure n’était pas placée au niveau du port, on était méconnue et pourtant on travaillait très bien pour la nation guinéenne, mais nous
n’étions pas considéré. C’est avec l’arrivée de la nouvelle directrice qu’on a
pu mettre des jalons en place, il y a de cela un an quelques mois.
Quel
est votre rapport avec la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée ‘’
CNTG’’ ?
Nous sommes avec la CNTG nuit au jour.Il y a
une bonne collaboration entre nous. Nous sommes affilié à la CNTG et nous
sommes au compte de la fédération, notre centrale se trouve à Matam. En fait,
nous ne sommes pas à la confédération, mais il y a une très bonne collaboration
entre nous et la CNTG.
Parlez-nous
de votre rapport avec la Direction Générale du Port Autonome de Conakry ?
Le courant passe bien entre la Direction
Générale du Port Autonome de Conakry et le Syndicat des Transporteurs du
Terminal à Conteneur, c’est-à-dire la directrice veut bien travailler avec nous
et nous l’accompagnons sincèrement dans l’honnêteté. Depuis son arrivée il y a
eu beaucoup de changement et ces changements vont dans l’intérêt de tous les Guinéens,
notamment le port est un point stratégique et s’il ne marche pas l’économie
guinéenne serait complètement paralysée. Pour cela, les transporteurs du
terminal à conteneurs sont unanimes de
l’accompagner.
Qu’en
est –il également avec la Direction de la Douane ?
Il n’y a pas beaucoup de lien entre le Syndicat
des Transporteurs du Terminal à Conteneur et la Direction de la Douane, c’est
les transitaires qui sont intermédiaires entre nous. Parce que tous les
dossiers fournis chez nous passent par des transitaires, donc nous ne pouvons
rien dire sur la Douane.
Est que
les chauffeurs que vous défendez ont souvent des difficultés avec les
transitaires ?
Les chauffeurs peuvent transporter des
bagages, mais pour avoir le transport retour c’est tout à fait des
problèmes. Et le transport que nous réclamons c’est souvent un montant
insignifiant par rapport aux bagages qu’on transporte, mais nous on travaille
pour la nation comme je l’ai dit tantôt. Si on applique à la lettre, ce ne
serait pas bon pour les Guinéens, c’est pourquoi on ne considère pas trop la
valeur du transport.
Etant que
l’arbitre entre les transitaires et les chauffeurs du terminal à conteneur,
avez-vous une stratégie en place pour que chacun d’eux se sentent
satisfait dans le travail ?
Pour ça, on a jugé nécessaire de constituer
deux bureaux, tous les bons passent par ces deux bureaux. Maintenant si le
chauffeur fait quelque chose d’anormal, c’est ici qu’on corrige et c’est la
même chose pour les transitaires aussi. Mais dans le port, on rencontre
beaucoup de difficultés, par exemple les camions rentrent par le bon, au quai
tu ne verras aucun camion s’il n’a pas de bon.
Donc, l’intérieur du port ne peut pas prendre
100 camions tandis qu’on a 200 ou 300 bons stockés, il y aura obligatoirement
embouteillage. C’est cette partie que nous sommes en train de corriger. En
plus, les camions mesuraient avant 8, 10 à 12 mètres, actuellement les camions
sont de 16 mètres ou 17 à 18 mètres.
Donc dans ce cas, quand tu déplace le camion
le matin pour venir au rond-point du port, on tedit maintenant que tu ne peux
plus rentrer, il faut que tu te retournes. Car tu ne pourras le garé à la place
qu’il était et ne peut pas garer dans la rue aussi, donc c’est un peu ça le
problème.
Souvent
les transporteurs rencontrent des difficultés à la rentrée ou à l’intérieur du
port, selon vous qui incombe cette responsabilité ?
Le port est structuré en deux, donc au port
conteneurs nos difficultés majeures sont liées à Bolloré. Parce que si Bolloré
a des navires, il minimise la livraison des bons. S’il peut laisser 100 à 200
camions par jour, ça pourra nous arranger, mais s’il y a navire, il ne donne que
70 ou 80 bons, donc c’est là il y a le gros problème.
Avez-vous
un appel a lancé à l’endroit de la Direction Générale du Port Autonome de
Conakry pour que Bolloré puisse vous faciliter la tâche sur le terrain ?
Nous faisons appel à la directrice du port,
son adjoint et tous collaborateurs, pour voir avec Bolloré si toute fois il a
la capacité de faire travailler 10 camions par jour, qu’il tire les bons des 10
camions. Nous serons patient d’attendre même si c’est un mois ou 10 jours, pour
que ces 10 camions soient libérés. Et quand cela est fait il tire encore dix
autres bons, mais il ne faut pas qu’il tire le bon tout en sachant que la
capacité détient 10 ou 100 camions et lui il tire plus que 200 bons, donc ce
n’est pas bon comme ça.
Quel
est votre mot de la fin ?
Moi je lance un appel à la population, parce
qu’a l’heure où nous sommes il y a une rupture totale entre elle et nous.
Actuellement quand on voit les gros porteurs, c’est-à-dire les gros camions
avec des conteneurs, ils vont dire que ce sont des assassins. Mais on minimise
quelque chose, ce qu’il y a trop d’indiscipline dans la circulation en Guinée.
Les accidents causés, ne sont pas souvent dû,
à l’incompétence des chauffeurs des gros porteurs, c’est plutôt dû à
l’indiscipline totale de la circulation guinéenne.Suite
au grave accident qui s’est récemment produit sur la route de Boké, le
directeur de la police routière a convoqué une réunion d’urgence, à la sortie
de la quelle nous avons changé les horaires de circulation de camions,
désormais les gros porteurs circulerons de 21 heure à 6 heures du matin.
Mais, je pense que ce n’est pas seulement une
question d’horaire.La route n’est pas matérialisée et l’indiscipline qui
gangrène totalement la circulation. Et c’est ce qui cause les accidents mortels
dans la circulation.
Interview
réalisée par Alseny Camara et Abdoul Karim Bangoura
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