L’information a été relevée sur le plan local par la radio
Espace FM. A travers un communiqué en date du 5 septembre, la Banque Centrale
de la République de Guinée a qualifié de »chimère » et loin de la
réalité, cette information.
Pourtant avant de s’envoler pour Pékin où il devait assister,
les 3 et 4 septembre, au Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), Alpha
Condé a laissé éclater sa colère à la lecture d’un rapport de ses services sur
la gestion des réserves en dollars de la Banque centrale de la République de
Guinée (BCRG).
Rédigé par le colonel Moussa Tiégboro Camara, patron de la
répression des crimes économiques et du grand banditisme, ce document
confidentiel, dont Guineenews détient une copie, met directement en cause la
haute hiérarchie de la Banque centrale ainsi que la société Managed Security
Services-Sarl (MSS-Sarl), chargée de convoyer vers Dubaï les devises en dollars
de la Guinée pour le compte de la BCRG.
Selon le mensuel La lettre du continent dans sa parution du 5
septembre 2018. Le rapport évoque l’existence d’un circuit parallèle qui
permettait à certains de placer les devises de la BCRG sur des comptes
privés, où ils généraient des intérêts significatifs.
L’argent ainsi dégagé
était utilisé pendant plusieurs mois pour alimenter des investissements privés,
notamment dans le commerce de l’or, avant d’être reversé, en totalité ou en
partie, sur les comptes officiels de la BCRG. MSS-Sarl a ainsi investi
plusieurs millions $ dans une mine d’or à Mandiana.
Le passif de ces
opérations s’élève pour l’Etat à près de 21,57 millions $ (17,3 millions €),
non restitués à la BCRG par les convoyeurs de fonds et leurs complices.
Mais selon la Banque Centrale de Guinée ce montant est le solde de devise non expédié mais dont l’origine est douteuse et en cours de d’encaissement et peut-être ramener en Guinée à tout moment à la première demande.
Mais selon la Banque Centrale de Guinée ce montant est le solde de devise non expédié mais dont l’origine est douteuse et en cours de d’encaissement et peut-être ramener en Guinée à tout moment à la première demande.
En 2015 à la demande de la BCRG, le cabinet d’audit avait émis
des réserves quant à la solvabilité de cette société MSS.
Pour la BCRG, les allégations formulées à son encontre relèvent
plutôt d’une appréhension parcellaire des opérations bancaires et des exigences
actuelles en matière de conformité aux mesures anti-blanchiment et financement
du terrorisme auxquelles les systèmes financiers font face.
Selon nos sources, Alpha Condé a demandé à Moussa Tiégboro
Camara de démanteler l’ensemble du réseau tout en ordonnant une enquête
administrative. Celle-ci a d’ores et déjà été confiée au ministre d’Etat chargé
des affaires présidentielles, Mohamed Diané.
Créé le 14 mars 2013 à
Conakry, MSS-Sarl est détenu à 90% par un homme d’affaires mauritanien, Yacoub
Abdallahi Sidya, qui a quitté précipitamment la Guinée, mi-août, ainsi que par
le commerçant guinéen Amadou Dioum (7%) et un étudiant de 24 ans, Namory Condé
(3%), qui n’est autre que le fils de l’actuel ministre de l’administration du
territoire et de la décentralisation, le général Boureima Condé.
Cette mission confiée au Colonel Moussa Thiegboro Camara a
coïncidé au démantèlement de son service au profit du ministère de la sécurité.
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