Le Journal L'INDEXEUR

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samedi 8 août 2020

Journée internationale de la dignité des victimes de la traite d’êtres Humains : le CNTPPA présente le dernier rapport

La Guinée à travers le Comité National de Lutte Contre la Traite des Personnes et Pratiques Assimilées (CNTPPA), a célébré en différé, le vendredi 7 août 2020 à Conakry, la Journée internationale de la dignité des victimes de la traite d’êtres Humains.

Initialement prévue le 30 juillet de chaque année, cette journée est fêtée sous le thème : « Renforcement du partenariat entre État et Société civile pour mettre fin à la pratique ».

Aboubacar Sidiki Camara président du Comité National de Lutte Contre la Traite des Personnes et Pratiques Assimilées (CNTPPA), a présenté le dernier rapport du département d’État des États-Unis d’Amérique qui, selon lui, classe « la Guinée comme pays Tiers 2 ».

« En 2017 nous (la Guinée) avons été rétrogradés dans le troisième tiers parce que le département d’État Américain a estimé que la Guinée ne fournissait pas assez d’efforts en matière de lutte contre la traite des êtres humains.

Mais lorsque nous avons été rétrogradés, nous avons mis en place des actions d’urgence que nous avons exécutées et en 2019, notre pays est sorti de la zone rouge. Cette année nous sommes toujours dans le deuxième tiers, mais dans la sous-catégorie des pays sous surveillance. Donc dans le deuxième tiers », a-t-il expliqué.

« Le département d’État Américain estime que dans le cadre des enquêtes que nous menons, du jugement que nous menons, en matière de lutte contre la traite des personnes, sont timides. Et lorsque vous êtes dans la deuxième catégorie, c’est-à-dire le tiers 2 et pays sous surveillance, il y a des menaces qui pèsent sur vous. On vous fait également des recommandations pour améliorer votre situation », a-t-il ajouté.

« Particulièrement pour la Guinée, poursuit-il, les recommandations sont allées dans trois sens. Notamment vers le gouvernement pour appuyer la structure nationale de coordination en matière de lutte contre la traite des personnes ; il y a aussi la faiblesse des efforts en matière de poursuite.

Donc si des efforts ne sont pas fournis dans le cadre de ces recommandations, malheureusement, notre pays va être rétrogradé dans le troisième tiers et des sanctions vont tomber. Certaines formes d’aide vont être rompues pour la Guinée ».

Par ailleurs, Aboubacar Sidiki Camara a souligné que suite à la publication de ce rapport au mois de juin dernier, sa structure a déjà formulé des recommandations à travers un plan d’urgence, qui selon lui, « tire sa légitimité du plan d’action que nous avons élaboré au même moment (mois de juin dernier) ».

Avant de préciser qu’au mois de novembre prochain, le département d’État Américain va encore évaluer les efforts de la Guinée au compte du rapport 2021.

Selon Mamadou Bailo BAH de l’ONG « Sabou Guinée » et membre du CNTPPA, au total 106 victimes de traite des personnes ont été identifiées en 2020, « parmi lesquelles il n’y a que deux hommes, tout le reste c’est des filles et femmes.

La moins âgée avait 15 ans au moment des faits et la plus âgée a 47 ans. Parmi elles (les victimes), 2 ont subi des traites à Dubaï, une en Égypte et tout le reste c’est au Koweït. Sur ces 106 victimes, seulement 5 ont été identifiées hors de Conakry (3 à Coyah et 2 à Dubréka) ».

De son côté, Aissatou Baldé secrétaire générale du syndicat national des travailleurs et travailleuses domestiques de Guinée membre CNTPPA, a d’abord souligné que « les travailleurs domestiques sont les plus exposés à l’exploitation, au harcèlement et aux trafics ». 

Avant de préciser : « nous avons pu identifier en 2020, 110 victimes de traite, dont l’âge varie de 11 à 45 ans. La plupart sont des femmes qui sont près de 100. Ces travailleurs domestiques sont souvent victimes de violences physiques et psychologiques, abus sexuel, ils sont mal payés… ».

 

Alseny Camara

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