Le Journal L'INDEXEUR

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mardi 15 juillet 2025

Ousmane Bangoura ‘’DIEGO’’: « Le Syli est dans mon sang. Je suis prêt à reconstruire notre football »

Ancien international guinéen, Ousmane Bangoura ‘’DIEGO’’ se positionne officiellement pour diriger le Syli national de Guinée, toutes catégories confondues. Dans une interview exclusive qu’il a accordé à votre journal L’INDEXEUR, il dévoile une vision ambitieuse, structurée et profondément enracinée dans l’amour du maillot. Entre autodiagnostic du naufrage du football guinéen, volonté de remettre un système de jeu cohérent dès la base, et appel à l’unité des techniciens du pays, Ousmane Bangoura se livre avec sincérité, passion et lucidité. Rencontre avec un homme de terrain, déterminé à tourner la page des échecs pour écrire un nouveau chapitre de gloire pour le football guinéen. 
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? 
Je suis Ousmane Bangoura ‘’DIEGO’’, ancien joueur du Syli national de Guinée. Aujourd’hui, j’ai décidé de poser officiellement ma candidature pour le poste de sélectionneur de l’équipe A du Syli, ainsi que pour l’encadrement technique de toutes les autres catégories du Syli. J’estime avoir l’expérience et la vision nécessaire pour apporter un nouveau souffle à notre football. 

La Fédération guinéenne de football cherche un staff technique solide. Quelles seraient vos priorités si vous étiez retenu ? 
Ma première mission sera de rassembler. Il est impératif de créer une équipe technique soudée, avec un fonctionnement basé sur la collaboration. Ensuite, je mettrai en place un projet de jeu clair, basé sur le système 4-3-3 ou 4-4-2, qui a toujours convenu à nos joueurs. Ce schéma doit devenir une culture, appliquée dans toutes les catégories. L’objectif est que chaque joueur, en montant en grade, soit déjà familiarisé avec le système du Syli. Cette cohérence tactique est essentielle pour construire dans la durée. 

Vous ne vous limitez pas au poste de sélectionneur. Êtes-vous prêt à servir le football guinéen sous d’autres formes ? 
Bien sûr. Ce que je veux, c’est apporter mon expertise, mon vécu de joueur professionnel et ce que j’ai appris en France. Ce n’est pas uniquement une ambition personnelle, mais un engagement patriotique. Si la FEGUIFOOT me sollicite pour un autre poste, je répondrai présent. J’ai le Syli dans la peau. À chaque hymne national, même à la télévision, j’en ai la chair de poule. Je veux contribuer à remettre le football guinéen à la place qu’il mérite. 

Qu’apportez-vous de nouveau que vos prédécesseurs n’ont pas mis en place ? 
Ma plus grande force, c’est que je connais les réalités du football guinéen, ses manques et ses potentialités. Aujourd’hui, nos joueurs sont perdus tactiquement en Europe car la formation à la base est défaillante. Il faut former nos entraîneurs, inculquer une méthode, une philosophie de jeu cohérente dès les petites catégories. Je suis prêt à travailler main dans la main avec tous les techniciens, dans un esprit de partage et de progression collective. Le Syli doit retrouver un fond de jeu identifiable, une vraie signature. 

Le Syli vient de rater la qualification à la prochaine CAN. En tant que professionnel, comment vivez-vous cet échec ? 
C’est une immense humiliation nationale. Il ne faut pas tourner autour du pot. Ne pas participer à une CAN avec les talents que nous avons, c’est une faute professionnelle, un échec technique collectif. Oui, les joueurs ont fauté, mais la responsabilité incombe aussi au staff qui n’a pas su motiver, ni organiser efficacement le groupe. On ne peut pas perdre deux fois sur le terrain contre une équipe supposée plus faible et prétendre à autre chose. Il faut maintenant assumer, analyser, corriger et se projeter vers l’avenir avec sérieux. 

Concrètement, que proposez-vous pour éviter de revivre cet échec ? 
Je propose une réforme structurelle : un fond de jeu travaillé dès les catégories inférieures, des regroupements fréquents même hors compétition, une meilleure gestion humaine des joueurs, et surtout, un staff bien formé, recyclé régulièrement, comme cela se fait ailleurs. Ce qui était valable il y a trois ans ne l’est plus aujourd’hui. Il faut s’adapter à l’évolution constante du football mondial. Le changement, c’est maintenant ou jamais. 

Quel serait votre message à la Fédération et aux supporters ? 
Je suis là. Disponible. Motivé. Compétent. Si malgré tout cela je ne suis retenu pour aucun poste, alors il y a un vrai problème. Je peux être sélectionneur, adjoint, encadrant d’une autre catégorie… peu importe, tant que je peux servir le Syli. Ce que je veux, c’est redonner de la joie à ce peuple passionné, lui rendre cette flamme qu’il a perdue. Le football guinéen a besoin d’un nouveau départ. Et moi, je suis prêt à en être l’artisan. Merci à vous. 

Interview réalisée par Alseny Camara et Alseny Maciré Fofana

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