Dix-sept militants du principal parti de l'opposition en Guinée, l'UFDG,
ont été placés en garde à vue jeudi dans le cadre de l'enquête sur la mort d'un
journaliste guinéen qui avait été blessé par balle dans des heurts entre
partisans de responsables rivaux de la formation, a annoncé à l'AFP un avocat
de l'UFDG.
"Nos clients, au nombre de 17, ont été placés en garde à vue de façon
hâtive et prématurée" dans une brigade de gendarmerie dite
"PM3", dans la banlieue de Conakry, la capitale, a déclaré Salifou Béavogui,
un des conseils de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), dans la
nuit de jeudi à vendredi.
"Ils ont été interrogés et re-interrogés. Ils ont été convoqués
régulièrement depuis mardi. Et après des va-et-vient, c'est (jeudi) à 16h00 (locales
et GMT) qu'on leur a signifié leur maintien en garde à vue", a ajouté Me
Béavogui.
Selon lui, tous sont "chargés du maintien de l'ordre à l'UFDG",
dirigée par l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo.
Ce sont des membres de la garde civile du parti, qui assure notamment la
sécurité du chef de l'UFDG. "Ce sont tous des militants de l'UFDG mais ils
ne sont pas armés, ils n'ont que leurs muscles, rien d'autre que ça",
a-t-il précisé.
El Hadj Mohamed Diallo, collaborateur des médias privés Guinée7 et L'Indépendant,
a été blessé par balle le 5 février dans des heurts devant le siège de l'UFDG
impliquant la garde civile du parti et des partisans d'Amadou Oury Bah, exclu
par l'UFDG dont il était le vice-président. Le journaliste a succombé à ses
blessures à l'hôpital.
Une information judiciaire "contre X pour homicide volontaire" a
été ouverte peu après son décès. Le 8 février, le ministre de la Justice Cheick
Sako a fait état d'auditions, qui ont concerné notamment Cellou Dalein Diallo
et Amadou Oury Bah, sans plus de détails.
L'avocat de l'UFDG a estimé que les enquêteurs ne concentraient leurs
investigations que sur le camp de Cellou Dalein Diallo, alors que celui
d'Amadou Oury Bah, qui conteste son exclusion de l'UFDG, est aussi concerné.
"Nous sommes inquiets des suites de la procédure, parce que nous
constatons que les enquêtes sont orientées vers un camp alors qu'il fallait
mener les enquêtes des deux côtés", a déclaré Me Béavogui.
"Nous sommes en enquête préliminaire. Evidemment, toute personne qui
peut intéresser l'enquête peut être entendue, mais nous ne pensons pas qu'il y
a, à ce stade, des indices qui peuvent faire peser le soupçon" sur les 17
militants gardés à vue, a-t-il dit.
Source : AFP
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