La Guinée
traverse une crise économique. C'est un pléonasme de le dire. Le président de
la République en est conscient de cette crise. Le chef de file de l'opposition
l'est aussi. Pour ce dernier, cette crise économique est due au manque de
responsabilité du gouvernement et à la mauvaise gouvernance caractérisée par
l'octroi "des marchés de gré à gré à des clans".
Dans
l'émission les GG de ce lundi 14 mars 2015, le chef de file de l'opposition a
fait le diagnostic de cette crise économique orchestrée, selon lui, par le
gouvernement.
"Pourquoi
nous sommes dans cette crise économique? On a entendu dire le progrès en marche
pendant la campagne, le bâtisseur, ...En 2013 avant Ebola, nous avons fait un
taux de croissance de 2.5%, deux ans après l'annulation de la dette. En 2014,
la croissance était nulle; en 2015, elle est négative. Facile, on a attribué à
Ebola, le coupable. Ce n'est pas Ebola, c'est la mauvaise gouvernance. Ebola
s'est traduit par un transfert positif, un transfert énorme de ressources. Si
vous regardez contrairement à ce que le gouvernement dit d'abord à la fête des
femmes par la voix du Président, que s'il y a la crise, c'est à cause d'Ebola
et la baisse du prix des matières premières", lance Cellou Dalein Diallo.
Et de
poursuivre avec ironie: "je vais d'abord vous dire, depuis que j'ai dit la
stratégie d'Alpha Condé, c'est qu'après lui, tout ce qui n'a pas marché soit
attribué à Mohamed Said Fofana parce que pour lui c'est les premiers ministres
qui sont responsables de ce qui n'a pas marché. Il parle moins des premiers
ministres parce qu'il sait si après Alpha Condé, c'est Said Fofana qui était
coupable de toutes les dérives, de toutes les violations des droits humains, et
consort..", ironise-t-il.
Pour le chef
de file de l'opposition, l'endettement de l'Etat auprès de la BCRG et
l'utilisation de la planche à billets sont les principales causes de la crise
économique. "L'Etat s'est endetté. Il a fait jouer la planche à billets au
niveau de la BCRG à hauteur de 1 860 milliards. Ce n'est pas moi qui le dis,
c'est le FMI et la Banque Mondiale lors de la revue de la Facilité Elargie du
Crédit -FEC", déclare-t-il.
A cela,
Cellou Dalein dénonce également l'octroi des marchés de "gré à gré"
d'un coût de "deux milliards de dollars". Or, déplore le président de
l'UFDG, " les prix unitaires n'ont rien à voir avec la réalité
économique".
Mais, le mal
de cette triste réalité, c'est que l'Etat autorise "ces bénéficiaires de
ces marchés de s'endetter auprès des banques à l'intérieur comme à
l'extérieur". Ce qui est aux yeux de Dalein, "en violation flagrante
des statuts de la BCRG qui a, à son tour, délivré des garanties".
Selon lui,
"le gouvernement à la 5e revue avec le FMI et la BM qui a eu lieu en
février 2015, a menti. Ils ont dit qu'ils n'ont pas fait de garantie. Le FMI
vient de se rendre compte".
En conclusion,
rapporte le chef de file de l'opposition, "le code des marchés publics est
une loi de la république qui dit que toute commande publique supérieure à 20
millions GNF doit faire l'objet d'un appel à la concurrence".
Source : Le Jour Guinée
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