En 2016, le Maroc, l’Algérie et
la Tunisie ont déployé de grands moyens pour combattre la fraude massive durant
les épreuves du baccalauréat. Leur exemple devrait inspirer largement les
autorités de l’Enseignement Pré-universitaire, et qui ont en charge
l’organisation des épreuves sur toute l’étendue du territoire national en
Guinée.
Selon une enquête approfondie que vient de publier Nadia Lamlili,
confrontés à des fraudes massives durant les examens du baccalauréat,
l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont durci les contrôles cette année.
Mieux vaut y réfléchir deux fois avant de commettre l’irréparable,
dit-on.
Les pays du Maghreb ont déclaré la guerre à la triche dans les
examens du baccalauréat. Et c’est l’Algérie, où ces épreuves se déroulent du 30
mai au 2 juin, qui a ouvert le bal. Le gouvernement a sévèrement mis en garde
tous ceux qui tenteraient de transgresser les règles de transparence, indiquant
même que des brouilleurs de télécommunications sont installés dans les salles
d’examen afin d’empêcher toute tentative de triche via les téléphones portables
3G, qui ont amplifié le phénomène. À titre de prévention, les élèves ainsi que
les surveillants ont été tout simplement privés de téléphones portables.
Près de 818.518 candidats Algériens se sont présentés pour le bac
dans l’espoir de décrocher le diplôme qui leur permettra d’accéder à
l’enseignement supérieur. Les autorités ont annoncé que toute tentative de
fraude coûterait à son auteur une exclusion de l’examen pouvant aller jusqu’à
cinq ans.
Au Maroc, cette année, pour les épreuves qui se sont déroulées du
7 au 9 juin, les candidats Marocains sont désormais obligés de signer un
engagement écrit où ils déclareront avoir pris connaissance des lois et
règlements concernant la fraude dans les examens et des sanctions encourues:
jusqu’à un an de prison ferme, en plus d’une amende comprise entre 5 000 et 10
000 dirhams (soit entre environ 500 et 1000 Euros).
En Tunisie, où les examens du bac ont démarré le 1er juin et ont
été prolongés jusqu’au 8, c’est la même mobilisation contre la triche. Le
gouvernement a relativement réduit le nombre de candidats par salle, passé de
20 à 18 et même parfois à 16, et a reconduit les brouilleurs de télécommunications
dans les salles d’examen qui ont démontré leur efficacité les années
précédentes.
Enseignement à tirer par la Guinée de l'expéience du Maghreb dans
l'organisation du baccalauréat 2016.
Le bac ouvre les portes vers les grandes Ecoles et le marché de
l’emploi. Dans un pays comme la Guinée, il a la particularité de préparer à la
fois méthodiquement la sélection de la génération montante, mais surtout de
relever les immenses défis des anciens stéréotypes des différents systèmes
éducatifs et qui ont conduit l’École Guinéenne à un échec complet en termes de
qualité de l’éducation.
Il est essentiel dans ces conditions, de rendre tout son crédit au
Baccalauréat, et qui doit servir de filtre et de baromètre pour mesurer la
qualité de l’éducation, le niveau académique intrinsèque des Elèves, et la
compétitivité du cursus académique Guinéen.
L’enjeu est de taille au moins pour 4 raisons majeurs :
(1) La crise économique et financière que le pays traverse,
n’arrange rien du tout pour les Elèves et leurs parents ainsi que pour l’Etat
lui-même. Avoir suffisamment de documentation disponible et de matériel
pédagogique, des Professeurs de très haut niveau pour garantir une formation de
qualité, tout cela a un coût énorme. Mais c’est le passage obligé pour ne pas donner
l’image d’une Ecole Guinéenne en perte de vitesse dans un secteur aussi
fondamental que celui de la formation de la jeunesse pour le marché du travail.
(2) Nous sommes en compétition académique avec nos voisins du
Mali, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Si le niveau pédagogique et le niveau
des Elèves ne se hissent pas à celui de nos voisins, demain, même pour les
emplois les plus bas sur le marché du travail en Guinée, ce sont les Etudiants
sortis des Ecoles de nos voisins qui viendront prendre tout le travail sur le
marché en Guinée. Et ce serait clairement la faute de notre système éducatif
qui sort d’une longue crise et qui dure depuis des décennies entières.
(3) Après le bac, notre pays est supposé envoyer dans plusieurs
pays étrangers des Etudiants Guinéens retenus ou sélectionnés parmi ceux qui
ont obtenu les meilleurs résultats au Bac. Il faut penser aux universités
Françaises, Russes, Sénégalaises, Turques, Marocaines, Égyptiennes, etc…
Ce serait extrèmement grave, d’y envoyer des Etudiants qui ne
feront pas du tout le niveau devant leurs camarades de classe, notamment dans
les sciences fondamentales. C’est toute la crédibilité du système éducatif
Guinéen qui sera en jeu, partout.
(4) Un appel particulier devrait être lancé au Président de la République
et au Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Dans quel sens ? C’est pour la
création et l’institutionnalisation d’une Bourse Nationale du Mérite à la
sortie de tous les grands examens nationaux: Bac, Brevet, CEP, Ecoles
professionnelles.L’engagement du Président de la République et du Premier
Ministre sera un signal fort envoyé aux millions d’élèves et d’étudiants, mais
également au corps enseignant dont le rôle est essentiel pour la réussite du
nouveau système qui se profile lentement.
Cela permettrait de créer plus de motivations et une meilleure
culture éducative chez les jeunes enfants, le sens du mérite, de la remise en
cause de soi, et le goût de l’instruction et du résultat.
Ceci permettrait sans aucun doute, de faire de l’École, le meilleur
lieu d’attraction, le vecteur pour les millions de jeunes, qui devront assurer
la relève du pays.
L’école et la famille sont les lieux privilégiés pour préparer
notre jeunesse à ses devoirs et responsabilités futurs. En effet, c’est avec
une jeunesse imprégnée de nos valeurs morales et culturelles les plus fortes,
une jeunesse attachée à sa patrie, respectueuse des institutions que nous
pourrons bâtir un pays prospère et aller à l’émergence.
À cette jeunesse, actrice de développement et ouverte au monde,
nous assurerons également son épanouissement par la formation de haute qualité
qui nous fait grandement défaut aujourd’hui, y compris au niveau du sport, qui
doit être une partie intégrante des disciplines enseignées et du cursus
scolaire comme aux USA.
Cet objectif peut être atteint avec la volonté politique et la
poursuite d’un véritable programme d’implantation d’infrastructures
fonctionnelles sur l’ensemble du territoire, la formation et la promotion des
métiers du sport, notamment des initiatives de prise en charge des jeunes dans
des centres de formation alliant le sport et les études ainsi qu’un soutien
accru au sport d’élite et de masse.
Vivement l’enseignement d’élite par une refondation du système
éducatif et des investissements massifs dans la formation de la matière grise
en Guinée, pour former une élite nationale hors pair en Afrique de l’Ouest.
Bon courage aux candidats inscrits pour le Baccalauréat 2016.
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