Le Journal L'INDEXEUR

Le Journal L'INDEXEUR

lundi 27 juin 2016

Éducation : Le BAC arrive sous peu en Guinée, attention à la fraude !

En 2016, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ont déployé de grands moyens pour combattre la fraude massive durant les épreuves du baccalauréat. Leur exemple devrait inspirer largement les autorités de l’Enseignement Pré-universitaire, et qui ont en charge l’organisation des épreuves sur toute l’étendue du territoire national en Guinée.
Selon une enquête approfondie que vient de publier Nadia Lamlili, confrontés à des fraudes massives durant les examens du baccalauréat, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont durci les contrôles cette année.
Mieux vaut y réfléchir deux fois avant de commettre l’irréparable, dit-on.
Les pays du Maghreb ont déclaré la guerre à la triche dans les examens du baccalauréat. Et c’est l’Algérie, où ces épreuves se déroulent du 30 mai au 2 juin, qui a ouvert le bal. Le gouvernement a sévèrement mis en garde tous ceux qui tenteraient de transgresser les règles de transparence, indiquant même que des brouilleurs de télécommunications sont installés dans les salles d’examen afin d’empêcher toute tentative de triche via les téléphones portables 3G, qui ont amplifié le phénomène. À titre de prévention, les élèves ainsi que les surveillants ont été tout simplement privés de téléphones portables.
Près de 818.518 candidats Algériens se sont présentés pour le bac dans l’espoir de décrocher le diplôme qui leur permettra d’accéder à l’enseignement supérieur. Les autorités ont annoncé que toute tentative de fraude coûterait à son auteur une exclusion de l’examen pouvant aller jusqu’à cinq ans.
Au Maroc, cette année, pour les épreuves qui se sont déroulées du 7 au 9 juin, les candidats Marocains sont désormais obligés de signer un engagement écrit où ils déclareront avoir pris connaissance des lois et règlements concernant la fraude dans les examens et des sanctions encourues: jusqu’à un an de prison ferme, en plus d’une amende comprise entre 5 000 et 10 000 dirhams (soit entre environ 500 et 1000 Euros).
En Tunisie, où les examens du bac ont démarré le 1er juin et ont été prolongés jusqu’au 8, c’est la même mobilisation contre la triche. Le gouvernement a relativement réduit le nombre de candidats par salle, passé de 20 à 18 et même parfois à 16, et a reconduit les brouilleurs de télécommunications dans les salles d’examen qui ont démontré leur efficacité les années précédentes.
Enseignement à tirer par la Guinée de l'expéience du Maghreb dans l'organisation du baccalauréat 2016.
Le bac ouvre les portes vers les grandes Ecoles et le marché de l’emploi. Dans un pays comme la Guinée, il a la particularité de préparer à la fois méthodiquement la sélection de la génération montante, mais surtout de relever les immenses défis des anciens stéréotypes des différents systèmes éducatifs et qui ont conduit l’École Guinéenne à un échec complet en termes de qualité de l’éducation.
Il est essentiel dans ces conditions, de rendre tout son crédit au Baccalauréat, et qui doit servir de filtre et de baromètre pour mesurer la qualité de l’éducation, le niveau académique intrinsèque des Elèves, et la compétitivité du cursus académique Guinéen.
L’enjeu est de taille au moins pour 4 raisons majeurs :
(1) La crise économique et financière que le pays traverse, n’arrange rien du tout pour les Elèves et leurs parents ainsi que pour l’Etat lui-même. Avoir suffisamment de documentation disponible et de matériel pédagogique, des Professeurs de très haut niveau pour garantir une formation de qualité, tout cela a un coût énorme. Mais c’est le passage obligé pour ne pas donner l’image d’une Ecole Guinéenne en perte de vitesse dans un secteur aussi fondamental que celui de la formation de la jeunesse pour le marché du travail.
(2) Nous sommes en compétition académique avec nos voisins du Mali, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Si le niveau pédagogique et le niveau des Elèves ne se hissent pas à celui de nos voisins, demain, même pour les emplois les plus bas sur le marché du travail en Guinée, ce sont les Etudiants sortis des Ecoles de nos voisins qui viendront prendre tout le travail sur le marché en Guinée. Et ce serait clairement la faute de notre système éducatif qui sort d’une longue crise et qui dure depuis des décennies entières.
(3) Après le bac, notre pays est supposé envoyer dans plusieurs pays étrangers des Etudiants Guinéens retenus ou sélectionnés parmi ceux qui ont obtenu les meilleurs résultats au Bac. Il faut penser aux universités Françaises, Russes, Sénégalaises, Turques, Marocaines, Égyptiennes, etc…
Ce serait extrèmement grave, d’y envoyer des Etudiants qui ne feront pas du tout le niveau devant leurs camarades de classe, notamment dans les sciences fondamentales. C’est toute la crédibilité du système éducatif Guinéen qui sera en jeu, partout.
(4) Un appel particulier devrait être lancé au Président de la République et au Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Dans quel sens ? C’est pour la création et l’institutionnalisation d’une Bourse Nationale du Mérite à la sortie de tous les grands examens nationaux: Bac, Brevet, CEP, Ecoles professionnelles.L’engagement du Président de la République et du Premier Ministre sera un signal fort envoyé aux millions d’élèves et d’étudiants, mais également au corps enseignant dont le rôle est essentiel pour la réussite du nouveau système qui se profile lentement.
Cela permettrait de créer plus de motivations et une meilleure culture éducative chez les jeunes enfants, le sens du mérite, de la remise en cause de soi, et le goût de l’instruction et du résultat.
Ceci permettrait sans aucun doute, de faire de l’École, le meilleur lieu d’attraction, le vecteur pour les millions de jeunes, qui devront assurer la relève du pays.
L’école et la famille sont les lieux privilégiés pour préparer notre jeunesse à ses devoirs et responsabilités futurs. En effet, c’est avec une jeunesse imprégnée de nos valeurs morales et culturelles les plus fortes, une jeunesse attachée à sa patrie, respectueuse des institutions que nous pourrons bâtir un pays prospère et aller à l’émergence.
À cette jeunesse, actrice de développement et ouverte au monde, nous assurerons également son épanouissement par la formation de haute qualité qui nous fait grandement défaut aujourd’hui, y compris au niveau du sport, qui doit être une partie intégrante des disciplines enseignées et du cursus scolaire comme aux USA.
Cet objectif peut être atteint avec la volonté politique et la poursuite d’un véritable programme d’implantation d’infrastructures fonctionnelles sur l’ensemble du territoire, la formation et la promotion des métiers du sport, notamment des initiatives de prise en charge des jeunes dans des centres de formation alliant le sport et les études ainsi qu’un soutien accru au sport d’élite et de masse.
Vivement l’enseignement d’élite par une refondation du système éducatif et des investissements massifs dans la formation de la matière grise en Guinée, pour former une élite nationale hors pair en Afrique de l’Ouest.

Bon courage aux candidats inscrits pour le Baccalauréat 2016.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Publicité

Publicité