La justice guinéenne a
presque bouclé le dossier concernant la plainte sur la disparition de Chérif
Diallo, reporter de la chaîne de télévision guinéenne Espace TV, porté disparu
depuis près d'un an, a indiqué vendredi à l'AFP une source judiciaire.
Chérif Diallo n'a pas donné
signe de vie depuis qu'il a quitté son domicile à moto le soir du 23 juillet
2015, selon ses collègues et ses proches. Les autorités ont affirmé avoir
ouvert dès le lendemain une enquête sur sa disparition. Les résultats de ces
investigations n'ont pas fait l'objet de communication publique.
"Le dossier sur la
disparition de Chérif Diallo suit son cours normal et est presque en phase de
clôture. Il y a une plainte contre X pour séquestration parce que rien ne dit
aujourd'hui que le journaliste n'est pas retenu quelque part", a déclaré
cette source judiciaire haut placée sous couvert d'anonymat. Elle n'a pas
souhaité fournir de détails, invoquant le secret de l'instruction.
"C'est moi qui ai porté
plainte contre X, au nom de Adafo Media (société mère d'Espace TV) pour
enlèvement et séquestration au lendemain de la disparition de Chérif", a
précisé à l'AFP Moussa Moïse Sylla, directeur de la rédaction d'Espace TV. Il
dit cependant n'avoir aucun détail sur l'évolution du dossier.
"Nous avons saisi les
instances judiciaires, nous attendons leurs conclusions sans nous faire trop
d'illusions", a-t-il ajouté.
Les collègues et la famille
du reporter ont assuré demeurer vendredi sans nouvelles de lui, alors que des
rumeurs - démenties depuis - avaient fait état de la découverte l'année
dernière d'un corps soupçonné être le sien, qui aurait ensuite été enterré sans
aucun test d'identification.
En août 2015, selon ses
proches citant des enquêteurs, des effets personnels de Chérif Diallo - son
sac, son badge, son téléphone - avaient été retrouvés par des pêcheurs, mais
pas sa moto.
Aujourd'hui, "c'est le
désespoir total en l'absence d'une investigation que nous estimons
sérieuse", a déclaré une de ses tantes, Hadja Halimatou Diallo,
porte-parole de sa famille.
"Il est pratiquement
impossible de continuer de rêver qu'on puisse retrouver notre fils sain et
sauf", mais sans certitude sur son décès, il est aussi impossible pour la
famille de "faire tranquillement le deuil", a ajouté Mme Diallo.
Selon Moussa Moïse Sylla,
l'absence de nouvelles de Chérif Diallo est toujours ressentie avec douleur par
ses collègues, qui craignent désormais aussi pour leur vie. Depuis juillet
2015, "chacun chez nous croit que demain c'est son tour", a-t-il dit.
Source :
AFP
lundi 4 juillet 2016
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