Un député du principal parti d'opposition en Guinée a été placé à
garde à vue à Conakry pour "outrage au chef de l'Etat" Alpha Condé
dans une déclaration lors d'une réunion politique, ont affirmé mercredi à l'AFP
le parlementaire et son avocat.
"Je
suis en garde à vue" dans une gendarmerie de la banlieue de Conakry,
"pour outrage au chef de l'Etat", a dit mardi soir par téléphone
Ousmane Gaoual Diallo, député de l'Union des forces démocratiques de Guinée
(UFDG), la principale formation de l'opposition guinéenne dirigée par
l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo.
Le
député a été placé en garde à vue à la suite d'une plainte d'un procureur de
Conakry "au nom du chef de l'Etat" guinéen, a confirmé son avocat, Me
Alsény Aminata Diallo. Il demeurait en détention mercredi, a-t-il dit.
Selon
les explications du député, il lui est reproché des déclarations faites lors
d'un rassemblement de l'UFDG le 30 juillet à Conakry.
Le
parlementaire a expliqué que lors de son interrogatoire, les gendarmes lui ont
reproché d'avoir, lors de ce rassemblement, attribué au président Condé la
phrase "l'opposition envoie les enfants dans la rue pour qu'ils se fassent
tuer" et d'avoir alors affirmé qu'une "telle phrase ne (pouvait) être
prononcée par un chef de l'Etat", mais "par un criminel".
Sollicitées
par l'AFP, des sources au gouvernement ont décliné tout commentaire, arguant de
la poursuite de l'enquête. Il est prévu dans les prochaines heures une
déclaration du parquet sur ce dossier, a-t-on indiqué au ministère de la
Justice, sans plus de détails.
La
garde à vue pour le délit d'outrage dans une affaire du genre est de 48 heures
non renouvelables, a précisé à l'AFP Me Alsény Aminata Diallo.
Le
député Diallo avait en août 2015 été condamné par un tribunal de Conakry à 18
mois de prison avec sursis pour "coups et blessures volontaires" sur
un homme d'affaires guinéen.
A
l'époque, sa défense avait dénoncé le non-respect de ses droits, soulignant
qu'il aurait dû bénéficier de l'immunité parlementaire.
Il
avait été arrêté et inculpé dans le cadre de cette affaire à la suite d'une
plainte de Mamadou Diouldé Diallo, un importateur dont la société est chargée
de livrer aux députés le véhicule de fonction auquel ils ont droit. L'affaire
opposant les deux hommes avait trait à l'un de ces véhicules.
Selon
l'entourage du parlementaire, sur les 114 députés siégeant à l'Assemblée
nationale, trois, dont Ousmane Gaoual Diallo, n'avaient pas reçu leur véhicule
de fonction à cette époque.
Source : AFP
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