Le parti au pouvoir au
Liberia a annoncé dimanche l'exclusion de la présidente sortante Ellen Johnson
Sirleaf, lui reprochant de ne pas avoir fait campagne pour son vice-président
Joseph Boakai, battu par George Weah au second tour le 26 décembre.
Mme Sirleaf, 79 ans, qui cédera le pouvoir le 22 janvier, ne
pouvait se représenter, après deux mandats consécutifs de six ans.
George Weah, sénateur et légende du foot, l'a emporté sur Joseph
Boakai par 61,5% des voix contre 38,5%.
Le Comité exécutif du parti de l'Unité, la formation de M. Boakai
et Mme Sirleaf, première femme élue à la tête d'un Etat africain, a "voté
l'exclusion" de cette dernière, ainsi que de trois autres de ses
dirigeants, selon le communiqué.
Leur sont reprochées "des violations de la Constitution du
parti", imposant notamment à ses membres de "faire campagne aux
élections pour le candidat du Parti de l'unité", ainsi que "d'autres
actions attentatoires à l'existence ou la réputation" de cette formation.
"Le comportement des personnes exclues constitue également un
sabotage et a nui à l'existence du parti", selon le texte.
M. Boakai, perçu comme l'héritier naturel d'Ellen Johnson Sirleaf,
avec laquelle il a été élu puis réélu sur un "ticket" présidentiel, a
pris ses distances avec la Prix Nobel de la paix 2011, qui n'est pas apparue
dans sa campagne.
Les commentateurs politiques estiment que M. Boakai lui-même a
cherché à se démarquer de la partie la plus contestée du bilan de
l'administration sortante, notamment les difficultés économiques vécues par la
grande majorité des Libériens et les accusations de corruption, voire de
népotisme.
Le candidat arrivé troisième lors du premier tour, le 10 octobre,
Charles Brumskine et M. Boakai, ont accusé la présidente d'avoir pesé sur les
résultats, notamment en rencontrant à son domicile des responsables de la
Commission électorale quelques jours avant le vote.
Cible de violentes critiques, y compris au sein de son propre
parti, Mme Sirleaf, avait estimé le 7 novembre que "la démocratie était
attaquée" au Liberia, exhortant la classe politique à se ressaisir, dans
une déclaration lue à la radio.
"Les allégations, le discours de haine, le langage
rétrograde, ont caractérisé ce qui devrait être un moment de fierté dans notre
histoire", avait-elle déploré la première transition entre deux présidents
élus dans ce pays d'Afrique de l'Ouest depuis plus de 70 ans.
Source : AFP
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