Les coupures d’électricité
intempestives que subissent les citoyens africains font également transpirer
les chefs d’État. Ce mercredi, un président a vu sa parole coupée, tandis qu’un
autre se voyait obligé de s’exprimer crûment…
La
problématique des délestages électriques est à ce point récurrente que Youssou
Ndour, à l’approche de sa candidature avortée à une présidentielle, avait
consacré au sujet une adaptation wolof et satirique du titre des Beatles
«Ob-la-di, Ob-la-da». Face à des programmes d’investissements énergétiques
généralement dépassés avant d’être opérationnels, c’est sans envie de rire que
l’Africain moyen doit régulièrement se résigner à la pénombre.
Black-out
à Khartoum, coup de colère à Conakry
Sans
envie de rire ? Un peu tout de même, mais jaune, sans doute, quand les plus
hauts dignitaires du régime sont eux-mêmes victimes des coupures. Malmené par
une grogne populaire contre ses récentes mesures d’austérité, le président du
Soudan tentait, ce mercredi, de s’adresser à la Nation depuis la ville de
Roseires, au sud de Khartoum.
C’était
sans compter avec une interruption de la fourniture d’électricité, en pleine
télédiffusion de sa parole. Africanews rapporte qu’une panne énergétique aurait
entamé le fonctionnement des chaînes de télévision, remplaçant le visage
présidentiel par un black-out…
Les
Guinéens veulent le courant, mais ils ne veulent pas payer, dixit Alpha Condé
Inutile
de chercher à faire taire, par contre, l’homologue guinéen d’Omar el-Béchir. Le
« kôrô » de la politique africaine aime tant le « parler vrai » qu’il est
parfois tenté d’en découdre avec des amphithéâtres entiers d’étudiants
réclamant leurs tablettes promises.
C’est
cette fois la question électrique qui l’a conduit à caresser ses compatriotes à
rebrousse-poil. « Les Guinéens veulent le courant, mais ils ne veulent pas
payer », a-t-il déclaré, en pleine visite du projet hydroélectrique de
Souapeti. Une réponse directe à ses concitoyens qui manifestaient ces derniers
jours à Conakry contre le déficit d’électricité qui impose à certaines zones du
pays des coupures de 20 heures par jour.
Lors
d’une récente conférence de presse, le ministre guinéen de l’Énergie, Taliby
Sylla, expliquait, à l’instar du premier magistrat du pays, que les Guinéens
avaient la fâcheuse habitude de ne pas payer leurs factures de courant…
Source : Jeune Afrique
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