La Commission électorale
nationale indépendante (Céni) en Guinée a rendu publics dans la nuit de
vendredi à samedi des résultats très partiels des élections locales du 4
février, portant sur 18 des 342 communes du pays.
Le président de la Céni, Amadou Salif Kébé, a fait observer une
minute de silence à la mémoire des victimes des violences post-électorales, qui
ont fait au moins sept morts, dont quatre mineurs, avant d'annoncer ces
résultats au siège de la Commission, ont constaté les correspondants de l'AFP.
Ce scrutin local, le premier depuis la fin des régimes
autoritaires qui ont dirigé la Guinée pendant plus de 50 ans, s'est tenu avec
huit ans de retard sur le calendrier institutionnel, les mandats des exécutifs
communaux élus en 2005 étant échus depuis 2010.
M. Kébé a appelé les protagonistes à "faire preuve de
fair-play politique et de sens des responsabilités". "Une élection
est une compétition, ce n'est pas la guerre", a-t-il souligné.
La Céni a reçu les procès-verbaux de 263 communes sur 342, mais ne
peut en proclamer qu'une fraction, les autres faisant l'objet de contentieux
devant la justice, a-t-il expliqué.
Les autres résultats seront annoncés "au fur et à
mesure", a ajouté le président de la Céni, sans autre indication.
Les résultats proclamés vendredi soir, portant sur deux communes
urbaines du nord du pays, Koundara et Gaoual, ainsi que 16 communes rurales, ne
permettent pas de dégager une tendance, mais confirment le poids du parti du
président Alpha Condé et du chef de l'opposition, Cellou Dalein Diallo.
Ces élections communales étaient un "rendez-vous
majeur", avec un double enjeu: celui de consolider la démocratie à la base
et de renforcer la gouvernance locale, a estimé M. Kébé.
La communauté internationale a exprimé son inquiétude face aux
violences post-électorales, exhortant toutes les parties à la retenue et à la
transparence, et le représentant pour l'Afrique de l'Ouest du secrétaire
général de l'ONU, Mohamed Ibn Chambas, s'est rendu cette semaine à Conakry.
Les précédents scrutins en Guinée, les présidentielles de 2010 et
2015, et les législatives de 2013, ont été émaillés de violences mortelles et
d'accusations de fraude.
Source : AFP
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