Le Journal L'INDEXEUR

Le Journal L'INDEXEUR

mardi 6 mars 2018

Adresse à la nation du Chef de l’Etat : ce qu’il faut lire entre les lignes (Exclusif)

Hier lundi, les négociations entre le syndicat et le gouvernement ont été suspendus à midi au palais du peuple. Elles devaient reprendre, en principe, à 16h, le temps que les émissaires du gouvernement aillent prendre des directives à la présidence. Mais à 18h, personne n’a compris pourquoi le Médiateur de la République, Mohamed Saïd Fofana, sur un simple coup de fil, a levé la séance.

Selon des informations recoupées, les émissaires du gouvernement ne se seraient pas retournés comme promis, simplement parce qu’à leur arrivée à la présidence, ils auraient trouvé le chef de l’Etat en train de rédiger son adresse à la nation. Ce qui aurait pris du temps. D’où l’impossibilité de ces émissaires de revenir au palais pour continuer les négociations.

Effectivement, après le JT de 20 heures 30 de la télévision nationale, le président Alpha Condé, s’est adressé à la nation. Dans ce discours, il a appelé, à plusieurs reprises, à la paix, à l’unité et au dialogue. Pour mieux comprendre ce qu’il a voulu glisser entre les lignes, nous décryptons son message, selon des indiscrétions du palais présidentiel.

Première annonce, le Chef de l’Etat a, dès le deuxième paragraphe, abordé la grande crise de l’heure. Il se dit préoccupé face à la grève des enseignants qui perdure et regrette la succession de grève.

« Ma responsabilité première en tant que chef de l’Etat est d’être à l’écoute de tous les Guinéens et de trouver des solutions aux problèmes en vue de mettre fin à toutes les incompréhensions », a-t-il martelé en substance. J’en appelle à toutes et à tous à faire confiance à ce gouvernement et à moi-même pour répondre à leur aspiration légitime dans le cadre d’un échange franc », a-t-il rajouté.

Soyez assurés, poursuit-il encore, que nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour le bien-être du peuple, malgré les difficultés et les défis auxquels notre pays est aujourd’hui confronté.

Deuxième annonce, le président Condé se dit décidé à mettre fin à l’impunité. Ce qu’on lui a toujours reproché. Depuis son élection en 2010, ses détracteurs comme ses admirateurs sont unanimes qu’il punit rarement. Il est toujours dans la logique de contenter tout le monde, sans heurter personne. Des ministres décriés, des cadres accusés de vol sont souvent recyclés.

« N’en doutez pas, je prendrai toutes les mesures souhaitées par la majorité silencieuse de nos compatriotes pour combattre la gabegie financière et économique, la corruption, l’impunité », dit-il.
Troisième annonce, le Chef de l’Etat lance un signal fort à l’endroit de toutes les victimes des violences politiques. Il l’a dit clairement et de manière répétée. Une réponse à peine voilée envers le chef de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, qui a souvent accusé le gouvernement de ne pas compatir, quand il s’agit des victimes de l’opposition. Un message qui tombe à pic puisque dans la matinée, l’opposition guinéenne enterrait, selon son propre décompte, la 90e victime sous Condé.

« Je regrette profondément toutes les victimes de toutes les violences survenues dans notre pays. Je
dis bien toutes les victimes. Je m’incline devant la mémoire d’enfants innocents qui ont péri dans l’incendie criminel de Kalinko dans Dinguiraye, lors des élections locales », a-t-il encore martelé.
Mieux, le président Condé est allé plus loin, en diluant dans le texte du discours, un point important.

Au nom du peuple de Guinée, de son gouvernement et à son nom propre, il a réitéré ses sincères condoléances, aussi bien pour ces malheureuses victimes que pour d’autres que le pays a enregistrées.
« Je voudrais aussi dire à toutes les familles endeuillées et attristées, qu’elles ne sont pas seules, que l’État sera toujours à leurs côtés pour leur assurer de sa compassion, son soutien et sa solidarité ».

Dernière annonce, le président Condé a sollicité de tous les différents partenaires sociaux « une trêve sociale » pour éviter des crises récurrentes et cycliques. « Je m’emploierai personnellement à encourager le dialogue direct et franc avec toutes les forces vives de la nation pour parvenir à un large consensus sur les questions d’intérêt national. Ce dialogue, je l’ai déjà commencé avec les organisations socioprofessionnelles et se poursuivra dans les jours à venir », a-t-il conclu.

Source: guineenews.org 

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Publicité

Publicité