CONAKRY-Cellou
Dalein Diallo et Sidya Touré sont sur la même longueur d’onde face à la
situation qui prévaut à Cour Constitutionnelle. Les deux anciens premiers
ministres, leaders respectifs de la 2ème et 3ème force
politique du pays ne partagent pas le décret d’Alpha Condé confirmant la
destitution de Kèlèfa Sall à la tête de la Cour Constitutionnelle.
Ils l’ont fait savoir ce jeudi 4 octobre 2018,
lendemain de l’acte décrié du Chef du Chef de l’Etat, qualifié de
« parjure » par le chef de file de l’opposition.
Cellou
Dalein Diallo a promis des actions fortes dans les prochains jours, alors que
Sidya Touré, par railleurs Haut représentant du Chef de l’Etat, a averti que le
décret d’Alpha Condé est politiquement et juridiquement inacceptable.
Reste à savoir désormais si les
deux vont s’unir pour barrer la route au Président de la République auquel, on
prête des intentions anticonstitutionnelles. Interrogé ce jeudi 4 octobre 2018
par Africaguinee.com, Mohamed Tall, l’un des proches de Sidya Touré, très
incisif s’est voulu clair face à ce sujet.
« Quand
il s’agit des questions essentielles telles que la défense des institutions et
des valeurs républicaines, nous nous retrouvons tous. Sur des questions
d’humeur et des questions d’intérêts politiques liés aux élections et autres,
c’est normal qu’il y ait des divergences.
Mais quand le pays est menacé
dans son caractère républicain, dans son unité nationale, dans sa quiétude et
de son intégrité, c’est-à-dire toutes ces questions majeures, on ne peut pas
l’accepter. Il faut qu’il y ait un front élargi à la société civile pour
appréhender ce problème-là.
C’est extrêmement grave d’être
dans un pays où la destruction de l’Etat se déroule sous nos yeux sans qu’on ne
puisse réagir, ce n’est pas possible. On ne peut pas approuver une démarche
inégale qui qui touche une institution telle que la Cour Constitutionnelle, on
peut ne peut déstabiliser par une voie illégale cette institution », a
martelé Mohamed Tall.
Les juristes guinéens sont
unanimes sur le fait que la procédure utilisée par les conseillers pour
démettre Mr Kelefa n’est pas légale. Malgré les réserves émises par ces
juristes, Alpha Condé est passé outre.
«
Ce qui s’est passé ne peut être cautionné par aucun guinéen responsable encore
moins par les acteurs politiques que nous sommes, ceci n’est pas possible. Cela
traduit quand-même une volonté délibérée de bloquer le fonctionnement de ces
institutions.
Je crois que le peuple de
Guinée a fait suffisamment des sacrifices pour essayer de tourner la page du
désordre, de tourner la page des dysfonctionnements des institutions (…), on a
payé un lourd tribut pour ça, il n’y a même pas si longtemps.
Le 28 septembre 2009, c’était
pour dénoncer ça et d’avoir un Etat démocratique, sortir de la gestion
militaire, avoir des institutions démocratiques qui fonctionnent normalement.
On ne peut accepter que tout ce sang versé ce jour le soit versé pour
rien », a averti l’ancien ministre de l’Elevage.
A
suivre…
Source : Africaguinee.com
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