Le Journal L'INDEXEUR

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mercredi 10 février 2016

Prix du carburant : ‘’Si l’Etat diminue 1.000 GNF, il perdrait environ 763 milliards GNF par an’’

En 1 an, et pour différentes raisons liées à la surproduction, au ralentissement de la croissance mondiale, à la crise financière en Chine et à la levée des sanctions contre l’Iran), le cours du baril a chuté dans l’ordre de 35% passant de 48 $ le baril en janvier 2015 à 31 $ en janvier 2016.

Cependant le prix à la pompe reste à un niveau jugé élevé pour les consommateurs. Les raisons de ce décalage sont les suivantes : le baril est le produit brut mais le prix pratiqué à la pompe en Guinée tient compte de plusieurs facteurs dont le coût est incompressible.
La part du prix du produit raffiné dans la structure du prix du carburant à la pompe se situe autour de 34% et les 66% restant sont notamment les frais de ports et de stockage, les taxes diverses, les frais de transports liés à la distribution, la marge bénéficiaire des distributeurs et des gérants, et autres postes de provisions destinés à couvrir le risque de change, les effets du stock ou encore les effets de densité …

À cela s’ajoute l’impact de l’effet monétaire ou effet de change lié actuellement à la montée spectaculaire du cours du dollar qui est la monnaie d’importation.

La valeur du dollar est aujourd’hui 20% plus élevée qu’il y a à peine quelques mois et cela a augmenté le cout d’importation du produit pétrolier tout en dégradant fortement le gain espéré sur la structure du prix en raison de la baisse du prix de baril.

La Guinée est donc frappée par cette réalité et pratique actuellement un prix en deçà de la moyenne observée à l’international. Cette moyenne est à 0.97 Usd pour un litre vendu soit 8 400 GNF.

Comparativement aux pays limitrophes le prix à la pompe pratiqué en Guinée est inférieur au prix pratiqué au Mali, en Côte d’ivoire et au Sénégal.
Seuls le Liberia et la Sierra Leone vendent un peu moins cher pour des raisons liées à la particularité de leur économie.

Face aux nombreuses spéculations des populations guinéennes, liées à la baisse des cours du baril de pétrole, il est important de préciser qu’à date, le prix à la pompe pratiqué en Guinée est nettement inférieur à celui en vigueur dans certains pays de la sous-région ouest africaine.
Aujourd’hui toute diminution du prix du carburant entraîne un manque à gagner considérable pour notre économie.

Par exemple, en cas de diminution de 1.000 francs guinéens sur le prix actuel du litre à la pompe, l’Etat « perdrait » environ 763 milliards de francs guinéens par an. Ce qui s’avère être une décision lourde de conséquences si l’Etat veut honorer ses engagements dans la reconstruction de notre économie durement malmenée ces deux dernières années.

Source : Vision Guinée  

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