Deux fonctionnaires ont été condamnés cette semaine en Guinée par
un tribunal qui les a reconnus coupables de détournement de fonds dédiés à la
lutte contre Ebola dans le pays, a indiqué jeudi à l'AFP à Conakry leur avocat,
précisant avoir interjeté appel.
Les
deux fonctionnaires sont un cadre du ministère de la Santé et un membre de la
Coordination nationale de lutte contre Ebola, qui ont été poursuivis sur
plainte, fin 2015, du responsable d'une association d'herboristes. Ce dernier
les a accusés d'avoir détourné des fonds destinés à la formation des membres de
son organisation, selon Me Aboubacar Ouattara.
Leur
procès s'était ouvert février devant un tribunal de Conakry, qui a rendu sa
décision lundi.
Le
cadre du ministère de la Santé, Ernest Guémou, a écopé de deux ans de prison
ferme, et le membre de la coordination nationale anti-Ebola, Abdoulaye Fofana,
d'un an de prison avec sursis.
Ils
ont par ailleurs été condamnés à payer solidairement 500 millions de francs
guinéens (GNF, près de 49.500 euros), montant présumé détourné, et 80 millions
de GNF (plus de 7.900 euros) chacun au titre de dommages et intérêts au
plaignant, Mamady Daman Traoré.
"Ils
ont été condamnés injustement, mais j'ai déjà interjeté appel de cette
décision. Dans cette affaire, les éléments constitutifs de l'infraction
n'existent pas", a déclaré Me Ouattara.
Lors
d'une audience, en juin, un substitut du Procureur avait requis 18 mois de
prison ferme contre M. Fofana, et cinq ans de prison ferme contre M. Guémou.
"Il
n'y a jamais eu de détournement de fonds" car cet argent n'a jamais été
décaissé par l'OMS (Organisation mondiale de la Santé), principal bailleur de
fonds" de la lutte anti-Ebola en Guinée, a soutenu l'avocat.
Un
responsable à la Coordination nationale de lutte contre Ebola a confirmé à
l'AFP que les fonds invoqués par le plaignant n'existent pas.
De
même source, Mamady Daman Traoré avait sollicité en 2015 un financement au
bénéfice exclusif de son association, se "désolidarisant" d'une
initiative plus large visant "toutes les grandes associations de
tradipraticiens" et communautés vers lesquelles se tournent souvent des
malades au détriment des hôpitaux. Sa demande a été rejetée.
La
dernière résurgence d'Ebola en Guinée a été déclarée terminée le 1er juin par
l'OMS. Depuis l'apparition de ce virus, fin 2013 dans le Sud guinéen,
l'épidémie a provoqué plus de 11.300 morts pour quelque 28.600 cas recensés, à
plus de 99% en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, pays limitrophes.
Source : AFP
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