L'enquête sur le massacre
de septembre 2009 dans un stade de Conakry est terminée et les prévenus
renvoyés devant un tribunal criminel, a affirmé le ministre guinéen de la
Justice, Cheick Sako.
"Je suis heureux de vous annoncer que l'instruction
judiciaire sur le massacre du stade de Conakry en 2009 est terminée ce 29
décembre 2017. (Elle) a pris presque sept ans", a déclaré vendredi soir à
la presse M. Sako.
"L'ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel a été
prise en même temps ce vendredi, ouvrant la voie à un procès", a-t-il
ajouté.
Il a annoncé avoir déjà pris un arrêté créant un comité de
pilotage en vue de la "préparation matérielle du procès à venir".
Pour "une affaire aussi importante que celle du 28 septembre,
une affaire de crimes de masse, il n'y a pas de délais, pas de prescription non
plus. Qu'on le veuille ou pas, cette affaire sera jugée ici en Guinée. Je ne
sais pas quand, mais elle sera jugée", a assuré le ministre.
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont annoncé des contributions
financières pour la tenue du procès et l'Etat guinéen doit budgéter sa
contribution en 2018, a dit M. Sacko, sans avancer de chiffres.
"Si on n’a pas d’argent, on ne fera pas ce procès (...) qui
va au moins durer 8 à 10 mois", a-t-il indiqué.
Dans un communiqué en novembre, les ONG, dont la Fédération
internationale des droits de l'Homme (FIDH) et l'Association des victimes,
parents et amis du 28 septembre 2009 (Avipa), avaient demandé le renvoi des 14
prévenus, "dont l'ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara, devant le
tribunal de Dixinn, afin de permettre l'ouverture d’un procès dès 2018".
Le 28 septembre 2009, des militaires avaient tué au moins 157
personnes et violé 109 femmes, dans un stade de Conakry où étaient rassemblés
des milliers d'opposants à la candidature à l'élection présidentielle du chef
de la junte de l'époque, Moussa Dadis Camara, selon une commission
internationale d'enquête de l'ONU.
Moussa Dadis Camara vit en exil au Burkina Faso, où il a été
inculpé en juillet 2015 par des magistrats guinéens pour son implication
présumée dans le massacre.
Son ancien aide de camp, Aboubakar Sidiki Diakité, dit Toumba
Diakité, extradé du Sénégal vers la Guinée en mars 2017, fait également partie
des prévenus.
Source :
AFP
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