Le président de la Commission
électorale nationale indépendante (CENI) en Guinée, Amadou Salif Kébé, a promis
lundi une publication d'ici à la fin de la semaine des résultats du scrutin
local de dimanche.
"Je
demande aux uns et aux autres de se calmer, qu'ils n'aient pas peur des
résultats", a-t-il dit après que des responsables de l'opposition et du
pouvoir ont évoqué des fraudes lors de ces premières élections locales depuis
la fin des régimes autoritaires qui ont dirigé la Guinée pendant plus de 50
ans.
A
Kindia (ouest), où la bataille a été particulièrement rude entre le maire
sortant d'opposition et le candidat du parti présidentiel, des affrontements
ont fait un mort et plusieurs blessés lundi, a-t-on appris de source
sécuritaire et auprès de témoins.
Les
heurts se sont produits lorsque les forces de l'ordre ont tenté d'éloigner les
militants de l'opposition qui entouraient un centre de comptage des votes à
Kindia, où le candidat du pouvoir a reçu le renfort de deux ministres, Cheick
Taliby Sylla (Energie) et Oyé Guilavogui (Transports), tous deux natifs de la
ville, selon un témoin.
"Une
personne non encore identifiée est décédée, piétinée lors d'une bousculade lors
des affrontements entre les deux camps", a déclaré le porte-parole de la
gendarmerie, le colonel Mamadou Alpha Barry.
"Il
n'y a pas d'élection sans contestations, il n'y a pas d'élection sans faute,
mais nous avons travaillé des mois et des mois pour que ces cas de fautes ou
d'erreurs soient minimisés", a-assuré le président de la CENI.
Une
fois les bulletins comptabilisés par les commissions administratives de
centralisation des votes (CACV), lundi soir ou mardi, puis passés les délais de
recours, la CENI espère proclamer les résultats "au plus tard
vendredi", a indiqué M. Kébé.
Des
responsables d'opposition ont dénoncé des irrégularités et des problèmes d'organisation,
notamment en matière de délivrance des cartes électorales et de procurations.
Selon eux, certains chefs de quartier ont profité de la baisse d'affluence en
fin de journée pour distribuer à des partisans du pouvoir les dizaines de
procurations qu'ils détenaient.
Le
président de la CENI n'était pas en mesure de confirmer un taux
inhabituellement élevé de vote par procuration, mais a reconnu que la loi
pouvait favoriser ce phénomène, en permettant "à plusieurs autorités de
délivrer les procurations".
"Nous
sommes en train de compiler les votes, nous saurons s'il y a eu profusion de
votes par procuration, nous nous plaignons du taux de participation qui nous
semble être un peu faible".
Les
mandats des exécutifs municipaux étant arrivés à échéance, ils ont été
remplacés par le président Alpha Condé, élu en décembre 2010. Depuis, le
gouvernement invoquait des questions financières pour justifier le report de ce
scrutin, l'opposition l'accusant de vouloir concentrer tous les pouvoirs.
A
la suite d'un accord entre le pouvoir et l'opposition et de la présidentielle
de 2015, ces exécutifs ont été renouvelés, au prorata des voix obtenues par
chaque parti aux derniers scrutins nationaux.
Les
précédents scrutins en Guinée, les présidentielles de 2010 et 2015, et les
législatives de 2013, ont été émaillés de violences et d'accusations de fraude.
Source : AFP
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