Violence Post-électorale en Guinée : le bilan ne cesse de s’alourdir

Plusieurs morts dans des violences post-électorales en Guinée des boutiques pillés, maisons calcinées et détruites.

Le bilan des violences qui ont éclaté en Guinée, au lendemain de la présidentielle du 18 octobre, s'est officiellement alourdi, ce mercredi 28 octobre. "Le gouvernement guinéen a indiqué que 21 personnes ont été tuées depuis lundi (19 octobre) dans les violences post-électorales, dont des agents des forces de l'ordre", a déclaré le présentateur du journal de 20h 30mn de la télévision nationale RTG. L'opposition évoque de son côté au moins 30 morts. Sur la route de prince ou domine l’opposition, certains quartiers porte encore les stigmates des affrontements de ces derniers jours : carcasses de camions et voitures brûlés, pneus incendiés, pierres jonchant le sol et bâtiments pillés. Le leader de l'opposition, Cellou Dalein Diallo, qui s'est autoproclamé vainqueur dès lundi, continu de clamer haut et fort qu’il est le vainqueur de cette élection avec 53,84% de suffrage valablement exprimé, alors que la CENI a annoncé les résultats de 16 nouvelles circonscriptions, sans toutefois désigner de vainqueur de l'élection. Par ailleurs, à Cosa, l’un des fiefs de l’opposition, une maison a été incendié dans la nuit du 27 octobre par des jeunes. Selon des témoignages que nous avons pu recueillir, l’incendie a été provoqué par des jeunes arborant les couleurs du parti au pouvoir qui, étaient accompagnés par les forces de défense et de sécurité qui eux, sont resté en retrait. Il n’y a pas eu de pertes en vies humaines, ni de blessés, mais d’importants dégâts matériels ont été enregistrés.

Nos reporters ont pu joindre par téléphone l’une des victime, Ismaila Diallo, commerçant qui est militant au sein de l’UFDG qui explique : ‘’ Hier dans les environs de 20h 30, alors que je venais de renter du boulot, des militants du parti au pouvoir accompagnés par les FDS (force de défense et de sécurité, se sont attaqué à notre domicile, brulant et saccageant tout sur leur passage. L’objectif était simple, attenter à la vie des personnes qui s’y trouvaient. C’est par la porte de derrière que ma famille et moi avons pu nous échapper ». A la question de savoir où il se trouve actuellement, il répond : « Je vous rassure que ma famille et moi somme en sécurité, cependant je ne pourrais vous dire ou nous nous trouvons.

Je suis aujourd’hui plus que jamais déterminer à me combattre pour ma famille et mon pays, personne ne pourra m’intimider ou me contraindre à fuir ce pays comme ce fut le cas pour mon petit frère Ousmane Diallo contraint à l’exil. Pas de recul, le hold-up électoral ne passera pas ’’ Nous y reviendrons… Alseny CAMARA