Il fût, par la grâce de Soundiata Keita, souverain de l’Empire Mandingue, désigné gardien du balafon sacré, griot de l’Empire. Il devient son ami et son confident. Ce balafon sacré du début du 13ème siècle, appelé le Sosso Bala, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité, est toujours entre les mains de la famille Kouyaté au village de Niagassola, en Guinée.
Seul son gardien, le Bala-Tigui, l’aîné de la famille Kouyaté, est autorisé́ à en jouer dans des circonstances bien précises. L’instrument se transmet et est remis à l’aîné des hommes de la génération suivante. Il en est ainsi depuis des siècles.
Niagassola nous raconte l’histoire de ce Balafon sacré, l’épopée des Kouya- té, et celle de Fatoumata Kouyaté, mère-griotte, femme balafoniste, évoluant dans un milieu masculin.
Fatoumata est née le 1er janvier 1966 à Conakry.
Balafoniste, chanteuse, percussionniste et multi-instrumentiste, comédienne, Fatoumata est une femme menue avec un grand charisme, qui joue furieusement du balafon. Membre du célèbre groupe Les Amazones de Guinée et de la Troupe du Théâtre National de Guinée.
Elle fonde la troupe Djéliguinè (en langue Malinké : La femme griotte) en 1994.
Ses nombreux enfants, à qui elle a transmis sa passion, sont tous membre de la troupe.
Fatoumata Kouyaté est elle-même issue d’une famille de griots, son père Ousmane Kouyaté en jouait, elle s’est formée auprès de lui lors de cérémonies et de fêtes.
Fatoumata Kouyaté montre l’exemple aux autres femmes. Des femmes joueuses de balafon.
En Guinée, elles se comptent sur les doigts d’une main. Elle est l’une d’entre elle. A force de passion et de persévérance, la virtuose a pu réaliser son rêve. Les musiciennes de sa trempe sont rares en Guinée.
Aujourd’hui elle est à la fois la gardienne de cette tradition, l’ambassadrice féminine de cet art ancestral qu’elle revisite sans cesse. Elle participe à le faire voyager, dans l’espace et dans le temps.
Un art qui se bonifie au fil des ans.
A noter que parmi les six artistes qui accompagnent Fatoumata Kouyaté dans Niagassola, quatre sont ses filles, une est sa sœur. Wassa Kouyaté, la sixième musicienne est une amie malienne, grande joueuse de Kora.
Force est de reconnaître que tous les artistes qui accompagnent Fatoumata Kouyaté dans ce groupe historique « DJELI GUINE » jouent à la fois au Balafon à la Kora et au djembe. Une vraie consécration de promotion et valorisation de la musique traditionnelle manding a voir absolument en spectacle.
Alseny Camara
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire