Au vu de ce qui se passe actuellement en Afrique de l’Ouest, avec les pays limitrophes qui refusent même d’appliquer les décisions de la CEDEAO en ne fermant pas les frontières, je ne suis certain qu’au sein de l’Union africaine, cela soit possible’’.
Ensuite, analyse l’ancien ministre des affaires étrangères, aux Nations Unies, ‘’quand on connaît le blocage au niveau du Conseil de sécurité entre les cinq membres permanents, il est loisible de penser qu’il y aurait un droit de veto.
Et s’il y a des vetos, la question peut ne même pas être mise aux voix. Alors, la CEDEAO joue gros sauf si l’institution allait au Niger sans l’autorisation du conseil de sécurité de l’ONU. Ce qui, à mon avis, n’est pas une bonne chose’’.
Aussi, fait-il savoir, ‘’la CEDEAO ne doit pas avoir une politique sélective en Afrique de l’Ouest. Un coup d’État en Guinée, au Mali et au Burkina, la CEDEAO n’a pas demandé d’envoyer des soldats pour rétablir l’ordre constitutionnel. Pourquoi au Niger ?
On sait qu’elle devait intervenir en Gambie, mais la taille de la Gambie n’est pas la taille du Niger, ni du Mali’’.
‘’Supposons qu’un coup d’État intervienne au Nigeria, est-ce que la CEDEAO pourra envoyer des soldats au Nigeria ? Je n’en suis pas certain. J’étais ministre des affaires étrangères en 2012 quand il y a eu le coup d’État au Mali. Quand la CEDEAO a pris la panoplie de sanctions contre le Mali, j’étais contre. J’ai travaillé longtemps aux Nations unies.
Et j’ai vu que le Koweït a été envahi par l’Irak alors le conseil de sécurité s’est saisi de cette question. C’était très grave et ça donne lieu au conseil de sécurité d’utiliser le chapitre 7, mais ils ne sont allés tout de suite en guerre directement. Ils ont pris une série de sanctions successives et ça a pris trois mois avant qu’on n’utilise la force’’, relate-t-il dans l’émission Mirador.
A l’en croire, les sanctions de la CEDEAO ‘’ne sont pas contre les gouvernants. C’est contre les populations surtout quand il s’agit de pays qui sont enclavés et qui sont confrontés à des difficultés du fait de leur enclavement. Les pays du Sahel qui sont en guerre contre le djihadisme.
Une partie du Niger est déjà occupée par des djihadistes.
Quand on ajoute toutes les sanctions qui ont été posées, la fermeture des frontières, le gel des avoirs de l’État et autres, c’est littéralement pour asphyxier la population. Je pense que la CEDEAO doit revoir sa méthode de sanctions’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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